Deuxième café-presse d’ASA (Action Sociale Africaine) pour l’année 2016
Ce mercredi 17 février 2016 comme à l’accoutumé depuis 2013, Action Sociale Africaine de Dschang a tenu son café-presse mensuel. Cette activité consiste à faire la revue de l’actualité locale, nationale et internationale et de commenter quelques points saillants de cette actualité. Le présentateur du mois est Danama Marc, étudiant de Master 2 en changement climatique à l’université de Dschang. Le modérateur est Yemele Fometio, Ingénieur de conception en Sciences du Patrimoine.
A 17 heure 00, le modérateur Yemele Fometio débute le café-presse en présentant Danama Marc. Ce dernier commence la revue par l’actualité locale. Il débute par le lycée bilingue de Dschang qui a été une fois de plus classé établissement le plus propre de la région de l’ouest Cameroun. Il poursuit avec la semaine du bilinguisme et les activités qui se sont déroulées dans la ville. Il souligne la méga conférence organisée à l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang le 08 Février par les journalistes d’Afrique Média. Il continue avec la fête de la jeunesse camerounaise et les établissements ayant remporté les trophées : Glorius Shool pour les établissements d’enseignement primaire, le Lycée classique de Dschang pour les établissements d’enseignement secondaire généraux, la SAR-SM pour les établissements d’enseignement secondaire technique et la FASA pour l’enseignement supérieur. Le présentateur finit la page locale par des médecins traditionnels qui soignent les plaies inguérissables à Baleveng, village de l’arrondissement de Dschang.
Au plan national, Danama Marc commence par le discours du chef de l’Etat du 10 Février à la jeunesse camerounaise, et insiste sur le nombre d’emplois qu’il dit avoir crée au pays. Il se demande d’où viennent ces chiffres en voyant la situation de chômage qui règne au Cameroun. Concernant l’élévation de l’allocation familiale, il affirme que les fonctionnaires sont très minoritaires au pays et se demande comment les autres camerounais non fonctionnaires pourraient aussi en bénéficier. Il revient sur la fête de la jeunesse pour souligner les grands axes du discours du chef de l’Etat Paul Biya : Patriotisme, Agriculture et économie numérique. Il souligne le fait que le président de la république n’ai pas parlé des attentats de l’Extrême-Nord du pays alors que beaucoup de camerounais, armés comme civils, y ont laissé la vie face à la secte Boko Haram. Il poursuit avec la thèse de doctorat de François Bingono Bingono soutenue à l’université de Ngoa Ekelle sur la sorcellerie. Ce dernier est par ailleurs président de l’association des sorciers du Cameroun. Le présentateur finit ce deuxième plan par le nouvel entraineur des lions indomptables Hugo Bros. Il demande pourquoi c’est toujours un entraineur étranger qu’on choisit pour diriger les lions indomptables de football. Il conclut que cela n’est pas normal.
Sur le plan international, le présentateur souligne le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé pour parler des chefs d’Etat africains Robert Mugabe et Jacob Zuma qui menacent de sortir de la Cour Pénale Internationale si Laurent Gbagbo n’est pas libéré. Il continue en Afrique du Sud où une bourse universitaire octroyée uniquement aux filles vierges dans le Kwazulu Natal révolte les féministes du pays. En Centrafrique, la France met fin à l’opération Sangarice et retire ses hommes du pays après y avoir installé le chaos. En Côte d’Ivoire, il souligne le musicien camerounais Manu Dibango qui a reçu le prix de Commandeur de l’ordre national de la grande chancellerie de Côte d’Ivoire. Danama Marc finit la revue par l’investiture d’Idriss Deby Itno à la tête de l’Union Africaine le 30 Janvier 2016. Le nouveau président entend faire reculer l’insécurité sur le continent. Il appelle ses homologues à prendre le destin du continent en main en assurant eux-mêmes sa sécurité.
Après cette revue, la parole est donnée à Tenkeng Maurice pour présenter Action Sociale Africaine. Il présente les trois domaines d’intervention de l’association et les efforts faits dans chaque domaine. Ensuite vient la phase de réaction ou ajouts à la revue présentée.
Lontsi René prends la parole et remercie la qualité de la présentation. Tsassé phinées revient sur un journal sud africain qui écrit que Fatou Ben Souda affirme subir les pressions de la France. Il souligne la fuite de quatre témoins de leur hôtel. Ces hommes devaient témoigner contre Laurent Gbagbo et curieusement ont pris la fuite.
Fogang ajoute le décès de Boutros Boutros Ghali. Fofou Armel revient sur le bilinguisme français-Anglais pratiqué au Cameroun et affirme qu’il est superficiel et n’a pas encore pris effet. Il ajoute qu’il faut revoir tout le système éducatif du Cameroun et faire les mathématiques par exemple en Anglais dans les séries francophones. Il propose que le Cameroun se retire du Commonwealth.
Tchaptchet revient sur l’allocation familiale attribuée aux fonctionnaires et précise qu’elle est attribuée à ceux dont les enfants sont encore mineurs. Sur la question du bilinguisme, il insiste sur le fait que les deux langues officielles du pays sont étrangères et ont été imposées au pays après la défaite allemande de 1916. Il propose d’enseigner la science à nos enfants en nos propres langues. Il ajoute l’information de la Syrie et précise qu’on est dans la troisième guerre mondiale dont parle depuis plus de 4 ans le président d’Action Sociale Africaine Charles Sielinou. Il précise que la Russie protège la Syrie agressée par les puissances occidentales qui ne veulent plus de son président Bachar Al Assad.
Tenkeng Maurice prends la parole et précise qu’il faut juste une décision politique pour instituer une langue nationale au Cameroun. La langue nationale s’impose et doit être urgente pour consolider l’unité nationale et éviter les guerres à venir. Concernant l’entraineur des lions indomptables de football qui est toujours un étranger, il précise qu’il faut d’abord voir la contradiction principale. Cette contradiction c’est le fait que le Cameroun n’est pas encore libre. Son indépendance a été décrétée, et sur les faits il n’en est rien. Concernant l’entraineur des lions indomptables de football, il souligne la mafia qui s’y joue. En choisissant en camerounais et en le payant 3 millions, les sélecteurs ne gagnent pas beaucoup. Quand un étranger demande 70 millions, il n’a en fait que pratiquement 25 millions dans ces 70 millions. Ceux qui l’ont choisi se partagent le reste. Tenkeng Maurice ajoute l’information du Burundi et le chaos qui y est créé par les Etats Unis d’Amérique, la France et la Belgique pour déstabiliser le président patriote Kuruziza qui a payé la totalité de sa dette et refuse de se soumettre aux injonctions de Washington. Il précise que les accords d’Arusha donnent raison au président élu du Burundi. Le plus grand défaut du président est sa proximité avec la Chine. Revenant sur Boko Haram, il précise que c’est le bras armé de l’occident pour déstabiliser l’Afrique centrale et appliquer la décision de Nicolas Sarkozy qui avait prévu faire partir tous les présidents d’Afrique centrale qui ont déjà fait plus de 15 ans au pouvoir.
Djoumene Mopi Kemet revient une fois de plus sur le bilinguisme et affirme que les pays qui aujourd’hui sont dotés d’une langue nationale ont dû la choisir parmi plusieurs. Il prend le cas de la France et de la Chine. Nous devons nous redéfinir par nous-mêmes. Ce qui est facile pour nous puisque nos langues ont un même fond. Une fois la langue choisie, il faut créer l’académie pour l’enrichir. Le français et l’Anglais parlé au Cameroun ont fait naitre deux systèmes éducatifs et juridiques différents au sein d’un même pays. Ce qui crée la rupture du lien social. Il reprend les propos de Jean Ziegler qui précise dans « Main basse sur l’Afrique » les éléments nécessaires à la naissance d’une nation : Territoire, langue, volonté de vivre ensemble ou conscience nationale.
Tsasse Phinées revient sur le message du chef de l’Etat à la jeunesse et précise que le président de la république envoie des jeunes aux champs sans les donner des moyens alors que des herbes poussent sur les tracteurs à Ebolowa qui s’y sont stationnés depuis le dernier comice agropastoral. Le gouvernement ne fait pas des efforts pour donner la terre aux jeunes. Il poursuit avec la Syrie pour préciser qu’il n’ y a pas d’alliance entre le bloc sino-russe et le bloc occidental en Syrie. C’est plutôt la Russie qui impose son point de vue. Le bloc occidental depuis le début de la crise insiste sur le départ de Bachar Al Assad tandis que le bloc sino-russe le soutien. Or Bachar Al Assad est encore au pouvoir. Le bloc occidental est obligé d’écarter de plus en plus le départ de Bachar Al Assad. A la question posée par le modérateur sur la raison pour laquelle le bloc sino-russe soutien la Syrie alors qu’il n’a pas soutenu la Libye, Tsasse phinées précise que Mouammar Al Kadhafi a fait beaucoup d’erreurs. Il s’est rallié au bloc occidental et lui a fait confiance, en lésant le bloc sino-russe. Ce bloc ne pouvait pas risquer de le défendre à un grand prix.
Keumo Ignace Nicolas ajoute une nouvelle information : il s’agit de la journée mondiale de la radio le 13 Février. La radio porte le message loin jusqu’aux campagnes. Il précise que la richesse et la pauvreté sont filles de notre pensée et précise que nous ne devons plus accepter le statut de soumis et toujours se demander ce qu’on fait personnellement pour changer notre situation actuelle.
Clovis Tchama souligne l’inauguration du stade olympique de Limbe qui abritera son premier match le 26 Février entre le Cameroun et la République Sud Africaine. Il ajoute que la Russie soutient aussi la Syrie pour des raisons énergétiques : La grande partie de l’énergie russe passe par la Syrie, si le pays tombe sous contrôle occidental, la Russie aura des problèmes d’énergie.
Tchaptchet René revient sur la question et précise les motifs des relations internationales : pas d’intérêt, pas d’action. La Russie n’avait pas beaucoup d’intérêt à intervenir en Libye. Par contre, elle avait des intérêts géostratégiques à soutenir le Syrie. Si la Syrie passe sous contrôle de l’occident, la Russie se trouve avec un pays ennemi non loin de ses frontières. Il propose que la langue nationale camerounaise passe au plébiscite ou au référendum.
Lontsi précise qu’en Afrique il y a beaucoup de mécontents et que les africains gagneraient à diminuer le nombre de mécontents pour que les étrangers ne se servent plus de ces mécontents pour déstabiliser les pays d’Afrique.
Kenmo Sébastien précise qu’avec la mondialisation on ne peut pas se passer de l’Anglais et propose de faire émerger des langues par régions. Tagne Eric insiste sur le fait qu’il faut qu’on puisse donner le tort à ceux qui ont tort et apprécier ceux qui ont raison au Cameroun, au lieu de vouloir contenter tout le monde en transformant les bourreaux en héros. Il ajoute qu’on ne peut pas laisser les choses telles qu’elles sont et espérer un développement. Des efforts doivent être faits.
A 19 heures 00, le modérateur Yemele Fometio met un terme au café-presse en revenant sur l’association organisatrice du café-presse Action Sociale Africaine et en précisant la note de lecture du Jeudi 25 Février sur l’ouvrage « La bible ou le crane ».