Résumé d’ouvrage : Guide de la rédaction

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Chapitre I : principes généraux de rédaction

Le journalisme c'est ce qu'il y a de neuf, ce qui intéresse la ville, le pays et le monde. C’est ce qui est neuf et intéressant. La communication d'un message repose toujours sur une technique, et celle-ci s'apprend. Le journaliste écrit pour être lu et compris de tous ses lecteurs. Dégager clairement le message essentiel, agencer, utiliser les phrases, un vocabulaire accessible sont les impératifs de la communication. Le premier souci du journaliste doit donc être la clarté du message et du langage.

Tout article est une information, un message, une opinion. La meilleure manière de faire passer ce message est de le formuler en deux phrases pour définir clairement ce que l'on veut communiquer au lecteur, au téléspectateur ou à l'auditeur. Rédiger ce message essentiel oblige à sélectionner, à hiérarchiser et à écarter l'accessoire. Ces phrases permettent aussi de trouver facilement le titre de l'article : Un article c'est un message essentiel et un  seul. Si le sujet comporte plusieurs messages essentiels, mieux vaut les traiter séparément, en plusieurs articles. Pour que le message à passer soit perçu et compris, il doit d'abord être clair, avec un seul message, lisible, immédiat (il faut attaquer immédiatement le vif du sujet), rigoureux (le plus exact possible).

Le journalisme n'est pas de la littérature. En plus du sens de l'information, le journaliste doit posséder un don de communiquer cette information d’une manière concise et accessible à tous. Le journaliste doit donc chercher à traduire de la manière la plus simple et la plus claire son message essentiel. Il doit éviter les fautes d'orthographe, respecter la syntaxe et de préférence utiliser la structure habituelle de la phrase (sujet-verbe-complément), faire des phrases courtes, tout ceci pour amener le lecteur à lire l'article jusqu'à la fin. Il doit utiliser un vocabulaire accessible. Il est préférable d’utiliser les mots courants, pas familiers. Il doit également respecter la ponctuation.

Chacun s'intéresse d'abord à се qui le concerne, ce qui est proche de lui. C’est ce qu'en journalisme on traduit par la loi de la proximité. La première proximité est sur le temps. Une information immédiate est meilleure qu’une vieille information. La deuxième proximité est dans l'espace. Une information proche est meilleure qu’'une information lointaine. La proximité sociale est la troisième. Un citoyen tué à l'étranger, une personnalité nationale agressée à l'étranger brise la distance géographique et même du temps. Une information sur la religion attire l'attention des membres de cette religion. La quatrième proximité est effective. Il s'agit des éléments qui touchent l'être humain, peu importe ses considérations et son statut. Il s'agit de la vie, la mort, la souffrance, la santé, la sexualité, la sécurité, la violence... La cinquième proximité est la notoriété. Le président de la république qui tombe du vélo est une information. Par contre, le laveur de voiture qui tombe du vélo n'est pas une nouvelle. La sixième proximité est la rareté. Un chien qui mord un évêque n'est pas une nouvelle. Pourtant un évêque qui mord  un chien en est une. Les insolites attirent la curiosité du lecteur.

Le journaliste fait aussi attention aux temps. Les temps les plus utilisés sont: le présent, l'imparfait, le passé simple, le passé composé, le passé antérieur...

Chapitre II : L'habillage de l'article

Aucun lecteur ne lit un journal entier. Si le journal est bien conçu, le lecteur peut prendre connaissance de l'ensemble de son contenu, et sélectionner rapidement les quelques  articles qu'il lira partiellement ou entièrement. Un journal est conçu pour que le temps de lecture soit le plus rentable possible. Les articles sont classés en rubriques (économie, sports, culture...) que l’on retrouve à la même place, avec la même présentation, dans chaque numéro. L'importance relative des sujets est indiquée par la sélection (la une, le sommaire) et, à l'intérieur d'une rubrique, par la grosseur des titres, le colonage, l'emplacement dans la page. La copie est présentée de manière à informer vite, et à faciliter le choix du lecteur. Tous les articles sont précédés d’un titre fait pour attirer l'attention, renseigner sur le contenu de l'article, éveiller la curiosité. Les articles les plus longs sont coiffés d'un chapeau qui en résume la substance ou donne l'aperçu. En feuilletant son journal, le lecteur doit pouvoir prendre connaissance de l'ensemble de се qui lui est proposé. Le regard du lecteur se porte d'abord sur les textes les plus courts et qui sont valorisés par la mise en page : les titres, surtitres ne doivent jamais être saugrenus ni déplacés. En aucun cas un journaliste ne peut se permettre d’arranger la réalité pour le plaisir de faire un bon titre.

Le chapeau a pour but d'économiser le temps du lecteur et de faciliter son choix. Il apparait généralement sous la tiraille dans un corps et une justification différents de ceux de l'article. Le chapeau informatif propose au lecteur un résumé de l'information développée dans l'article qui suit. Le chapeau incitatif indique le thème de l'article et en donne quelques échantillons propres à mettre le lecteur en appétit. Les chapeaux incitatif et informatif peuvent se marier et donner une partie du message informatif s'achevant par une phrase qui attire l'attention du lecteur et le pousse à lire l'article. A partir de 2 ou 3 feuillets de longueur d’un article ou plus de 3000 signes, il est conseillé de faire un chapeau de longueur proportionnelle à celui du papier, un dixième environ de l'article. Le chapeau ne doit  pas faire de l'ombre au papier. C'est un résumé du contenu de l’article. Tout се qui у est dit doit se trouver de manière détaillée dans le texte qui suit. Il ne doit pas être un premier paragraphe du texte. C'est  un élément rédactionnel autonome, rédigé après le papier lui-même. Parfois il peut jouer le rôle d'introduction. Le chapeau d'actualisation peut être utilisé pour présenter les déments nouveaux qui se sont produits depuis la rédaction de l'article. Le chapeau de présentation peut présenter l'auteur de l'article ou les raisons de la rédaction de l'article. Le chapeau-rappel peut rappeler les éléments passés d'un fait qui se prolonge sur plusieurs publications.

L’accroche est une variante du chapeau. Elle se distingue du chapeau par des caractères plus gros et un emplacement variable. Plus longue que le surtitre et le sous-titre, elle peut les remplacer avant ou après le titre en servant à la fois d'explication au titre et de chapeau au papier. Le but de l'accroche est de surprendre, étonner et susciter la curiosité du lecteur. L'accroche est parfois une citation ou une phrase mise en évidence parfois dans le corps du texte ou à l’entête d'une page.

L'intertitre ou l’inter est généralement quelques mots extraits de l'article et mis en évidence. Sa fonction est d'inciter à lire l'article en entier. II peut s'agir d’une citation, d'une image, bref tout ce qui est frappant.

L'attaque est la manière de commencer un article. La première phrase est la plus importante de l'article. Si elle ne donne  pas envie de lire la deuxième, alors l’article est mort. La chute est la manière de finir l’article. On peut commencer son article sur un détail frappant qui accroche l’attention du lecteur et le plonge immédiatement dans le vif du sujet. La chute ne doit pas être une conclusion que le lecteur est capable de faire lui-même. La chute peut ouvrir un autre aspect du problème. Elle peut être une question, une hypothèse ou une perspective non traitée.

La légende est le texte qui accompagne souvent l’image illustrative. Presque toujours, le lecteur voit la photo et lit la légende avant de lire l’article. On peut donc utiliser la légende pour inciter le lecteur à lire l’article. Mais une photo associée à un titre peut se passer de la légende, le titre en tenant lieu.

Le hors-texte ou l’encadré est un court papier, en général moins d'une page annexé au papier principal pour l'enrichir. Il peut présenter le portrait du personnage cité dans le texte, une historique, des statistiques, une fiche documentaire, une courte interview... Il est présenté dans un cadre. Il est souvent lu avant l'article qu'il accompagne.

Chapitre 3: Les articles d'information

Les articles d'information rapportent des faits tandis que les articles de commentaire rapportent des idées. Mais les idées peuvent se retrouver dans un article d’information, de même que les faits peuvent se retrouver dans un article de commentaire pour l'illustrer.

Les dépêches d'agence sont diffusées suivant une progression systématique et alertent les lecteurs dès que de nouvelles informations sont connues. Nous avons le flash (annonce d'une information en quelques mots, avec une source. Cette information est d'une importance exceptionnelle), les bulletins (elles présentent en moins de 30 mots une information de grande importance, pas aussi important pour en faire un flash), l'urgent (information à rédiger rapidement, mais qui ne peut pas être un bulletin. L'urgent est généralement moins de 80 mots), le lead (papier donnant le dernier état d'un événement en rappelant toutes les dépêches diffusées précédemment), les synthèses (elles rassemblent tous les aspects d'un même évènement).

La brève est une information courte sur un fait.  Elle répond en un minimum de mots aux questions suivantes : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Elle ne comporte pas de titre. Les premiers mots qui font office de titre doivent être donc bien choisis. Ils peuvent apparaitre en gras ou en italique. La brève est souvent précédée d'un signe typographique comme le tiret. Elle se rédige en un paragraphe et dépasse rarement six lignes.

Le filet, comme la brève, est une information courte, sans commentaire, mais donc l'importance justifie un titre séparé. Son développement est un peu plus long. En plus des questions : qui ? Quoi ? Quand ? Où ? de la brève, le filet répond aux questions : Comment ? Pourquoi? Il peut se  rédiger en plusieurs paragraphes et dépasse rarement 20 lignes. Les journaux réunissent de plus en plus tous les filets et toutes les brèves en une partie du journal appelée rivière de filets ou rivière de brèves.

La mouture est la réécriture en un seul article d'informations reçues séparément. Elle consiste généralement à monter de bout-à-bout en un ensemble cohérent, une série de dépêches sur un même évènement. Ce travail demande une grande rigueur, surtout dans la citation des sources. Elle ne comporte pas de commentaires et de jugements personnels. Si un commentaire s’impose, il est rédigé dans un papier distinct a signé. S’il est bref, il peut être présenté entre crochets, à la fin de la mouture, et précédé de la mention NDLR (note de la rédaction) ou d’initiales. La mouture se rédige souvent entre 20 à 100 lignes. La rédaction d'un sujet en plusieurs articles se nomme éclatement. Le rédacteur fait attention aux sources qu’il consulte et leur degré de fiabilité. Les sources officielles sont les plus crédibles.

Pour rédiger son article, le journaliste peut utiliser différents plans. Le plan chronologique expose les faits suivant leur déroulement dans le temps. Ce plan est de moins en moins utilisé parce que l'événement est souvent déjà connu par les radios ou télévisions. Y revenir décourage le lecteur. Le plan flash-back commence par les faits les plus récents pour remonter progressivement aux origines. Le plan en pyramide renversée consiste à présenter les éléments de l'information d'importance décroissante, de telle sorte  que les derniers paragraphes puissent être coupés en cas de besoin, ou remplacés sans que la structure de l’article soit modifiée. Le plan sablier est une variante du précédent, à la différence que, vers la fin de l'article, l'intérêt est relancé par des informations importantes que l'on avait gardées en réserve, afin que le lecteur reste sur des images fortes.

La brève, le filet et la mouture relèvent de ce qu'on appelle le desk. Le journaliste reste dans son bureau et rédige un article à base des informations reçues de l'extérieur. Dans les autres genres, le journaliste recueille lui-même les informations à la source, et rédige l'article à partir de ses notes.

Le compte rendu fournit au lecteur, à l'auditeur ou au téléspectateur l'essentiel des informations qui l'intéressent sur un événement. Les informations sont choisies en fonction du message essentiel que le journaliste veut dégager. L'exigence première du compte-rendu est de ne rapporter que les faits, tous les faits qui paraissent importants au journaliste, nouveaux et intéressants pour son public, en s'efforçant de ne pas y mettre une grande proportion de ses impressions personnelles. Le journaliste dit les faits, et laisse le lecteur juger. Le reportage a pour but de faire voir, entendre, sentir et ressentir au lecteur ce que le journaliste a vu, entendu, senti et ressenti lui-même. Un reporter est un journaliste qui prête ses sens à autrui. Il est le représentant des lecteurs absents, qui doivent percevoir à travers ses mots. Il doit savoir restituer la vie : personnages types, paroles prononcées, les scènes, le décor, les couleurs, les bruits, les odeurs... Le reporter agence tous ces éléments en s'en tenant strictement aux faits. Ici intervient le talent. L'interview est une démarche d'investigation. Elle a pour but d'obtenir des informations (ou des opinions) inédites d'une personne qui accepte que ses propos soient rapportés au public. L'interview prend sa source dans les questions qu'un journaliste ou le public se pose sur un problème. Ces questions conduisent à une personne qui détient des réponses, ou dont l'opinion intéresse le public. Une interview bien menée doit conduire l'interviewé à en dire plus qu'il n'a jamais dit, ou qu'il était prêt à révéler initialement. Une personne qui accepte l'interview accepte que le journaliste lui pose toutes les questions qu'il juge utile sur le thème défini de commun accord, et que ses réponses soient publiées. L'interview est, de préférence, un tête-à-tête qui doit durer au moins de 45 minutes. Elle se prépare. Si le journaliste ne connait pas le sujet, il n'aura pas de question et n'obtiendra pas d’informations inédites : Il sera comme un appareil enregistreur et l'interviewé dira tout ce qu'il veut. L'interview n'est pas une discussion ou un débat. Le journaliste est là pour poser des questions et non pour donner son avis. Les questions de l'interview doivent être préparées à l'avance, par écrit. Mais le journaliste peut improviser des questions lors de l'interview. L’article qui sortira de l'interview ne sera pas le mot-à-mot de tout ce qui a été dit.  Il faut une sélection et une reconstruction des réponses faites par l'interviewé. Le journaliste est autorisé à formuler clairement се que l'interviewé a dit de manière embrouillée.

Le portrait est un genre qui présente une personnalité. Le but est de laisser chez le lecteur l'impression soit de mieux connaitre quelqu'un dont on cite le nom souvent, soit de découvrir quelqu'un d'intéressant qu'il ne connaissait pas. Le journaliste doit éviter de s’immiscer dans la vie strictement privée. Réussir un portrait c'est dégager ce qui caractérise le personnage, ce qui est extraordinaire dans sa vie.

L'enquête. Il y a enquête dès que le journaliste entreprend de répondre à une question en allant chercher les réponses à la source. Le journaliste doit poser la bonne question, faire le point des connaissances sur la question, formuler des hypothèses, et aller les vérifier sur le terrain, tirer une conclusion. Au départ d'une enquête, le journaliste doit savoir ce qu'il cherche, non ce qu’il veut prouver. L'enquête fait appel non seulement à toutes les qualités professionnelles du journaliste, mais aussi à toutes les ressources de l'écriture journalistique.

L'écho est une information courte de caractère anecdotique, pittoresque, amusant, ou de caractère indiscret, révélant des détails inédits de l'actualité sur des personnes connues. Le titre doit être court et accrocheurs, il doit être ironique.

Chapitre IV : Les articles de commentaire

L’article de commentaire a pour but de développer des idées, de livrer une opinion, d’affirmer une position de l’auteur. Tout article de l’auteur est subjectif, mais exige une objectivité dans l’étude, l’observation et l’énoncé des faits qui sont soumis à l’analyse et jugés.

L’éditorial est une prise de position sur un problème important. Généralement c’est la prise de position officielle, qui engage l’ensemble de la rédaction. L’éditorial commente des informations connues. Il n’apporte pas lui-même des informations. Le langage doit être clair. L’éditorial est souvent privilégié et occupe une grande place à la tête du journal. Une variante de l’éditorial est l’édito, un coup de gueule ou une polémique, un cri de cœur, un règlement de compte. Il doit être foudroyant pour avoir un impact. Bref l'éditorial annonce et explique un choix ou changement ou bien il règle un compte avec quelqu'un ou avec une affaire pour tirer un trait, pour mettre en alerte.

L'analyse est un article d'explication d'un problème d'actualité, qui fait appel à la documentation et à la connaissance personnelle que le rédacteur a du sujet. Le problème traité est éclairé à travers l'histoire, la géographie, la politique, l'économie, la culture, les coutumes, la religion... L’article d’analyse aboutit à un avis, une conclusion provisoire partisane. Parfois le journaliste se trouve devant l'angoisse d'écrire. Il ne sait pas par où commencer, ni comment attaquer son article. Il peut faire d'abord un plan, parler de ce qu’il a vu avec ses proches pour avoir l'inspiration, écrire sur le papier les mots clés de l'article à rédiger, écrire en désordre tout ce qui vient dans son esprit, répondre aux questions traditionnelles : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Comment ? Chercher dans l'actualité un fait auquel on pourrait accrocher l'article ou trouver une anecdote qui ferait l'attaque.

La chronique est un article de commentaire personnalisé, rédigée par un journaliste ou une personne connue, et dont la parution est régulière. Le chroniqueur prend ses thèmes dans tous les domaines. Le chroniqueur touche à tout, il adopte le ton qui lui plait, il est libre d'utiliser « je » pour s'exprimer. La chronique n'a pas de surtitre et de sous-titre. Elle est réservée pour des journalistes ayant déjà une renommée.

La critique est un compte-rendu suivi de l'opinion personnelle du rédacteur sur un livre, un concert, un film, un tableau, un spectacle, un restaurant… Une critique n'est pas pour déconstruire un travail fait, mais faire connaitre ce travail au public, l'apprécier sur des critères sérieux et argumentés avec rigueur. La critique exige du journaliste une vaste et solide culture.

Le billet est un court article traitant d'un sujet sur un ton léger et humoristique. Il cache souvent, sous l'humour, une leçon de morale ou un commentaire personnel. Il fait sourire, mais aussi réfléchir. Il est souvent très court (15 à 40 lignes), tout comme son titre. Sa chute doit être inattendue et créer une surprise.

Les notes de lecture sont à la fois un commentaire et une information sur un livre. Elles dévoilent le message de l'auteur. La table-ronde quant à elle est un dialogue ou un débat entre plusieurs personnalités et dirigé par un journaliste. Il porte sur un thème précis. Les polémiques, pamphlets, lettres ouvertes sont des articles d'un ton agressif. La revue de presse, le courrier des lecteurs,  la tribune libre, les libres opinions permettent l'expression de points de vue extérieurs au journal et que celui-ci ne prend pas en compte.

Chapitre V : Présentation de la copie

Même si on a rédigé son article sur un ordinateur, il est toujours utile d'imprimer la version papier et le relire pour corriger certaines fautes qui sautent aux yeux sur le papier plus qu'à l'écran, anticiper sur des cas d'incompatibilité de logiciels lors de l'envoie de sa copie. En plus, le rédacteur en chef en a besoin pour annoter la copie du rédacteur, tout comme le secrétaire de rédaction en a besoin pour discuter avec le rédacteur en cas de mauvaise transmission informatique. (Vous trouverez dans le livre et de manière détaillée, comment présenter son article.)

Chapitre VI : Les instruments de travail

En plus de l'ordinateur, le journaliste a besoin d'autres instruments de travail. Le carnet de notes : On ne peut faire entièrement confiance à la mémoire. Il faut donc un carnet de notes. Il faut noter un maximum dans un minimum de temps. Il est utile de choisir un carnet de couverture rigide, spécialisé pour suivre certains sujets importants. Il faut éviter les feuilles volantes qui s'égarent, ou les petits bouts de papiers dans les poches. Il faut noter vite, sauter les verbes auxiliaires, écarter les redondances inutiles, abréger les mots courants et longs. Mais il faut s'assurer de se souvenir de ces abréviations lors de la rédaction. Le journaliste sélectionne les notes à prendre. Il note tout ce qui est nouveau, inédit, important et intéressant pour le public, frappant. Il faut noter, en plus de ce qui est dit, ce qu’on voit. Il faut noter avec exactitude les déclarations importantes, les noms, les chiffres essentiels, les lieux, les dates. On ne doit pas négliger les détails, il faut les noter, relire constamment et compléter ses notes. Il faut organiser ses notes selon le temps de leur prise ou de leur importance.

Le carnet d'adresse est le trésor du journaliste. Il est conseillé d’avoir deux carnets d’adresses. Un avec les contacts des informateurs les plus précieux, et l'autre qui enregistre au gré des rendez-vous, les noms des gens qu'on rencontre. Il est mieux de classer par ordre alphabétique et préciser le sujet traité avec le contact. Si le journaliste se déplace souvent, il peut créer une rubrique par ville, par région, par pays, sous laquelle il notera les noms des contacts. Le carnet peut aussi avoir les téléphones des restaurants favoris, des salles de réunions, d'associations...

Le magnétophone doit être utilisé avec modération. Sa première qualité qui est de tout enregistrer est aussi son principal défaut. Il ne fait aucune sélection et ne nous épargne aucune redite. Après quelques jours d'enregistrements, on a du mal à trouver ce que l'on cherche. Il doit être utilisé en complément du carnet de notes en presse écrite. Le magnétophone est plus un gène qu'une aide. Les gens parlent différemment quand on leur tend un micro. Ils parlent avec le moins de naturel et le plus de prudence. Il faut aussi tenir compte des défaillances techniques, avec parfois des sons inaudibles.

Le téléphone est plus pratique pour prendre contact. Mais il est préférable de rédiger la demande à une structure ou d’y aller personnellement que de chercher à avoir les informations au téléphone. Il est plus difficile d'éconduire un journaliste installé dans la salle d'attente que de le faire au téléphone. Au téléphone, le journaliste doit être courtois. Il se présente, précise l’objet de sa demande. Si la conversation doit se prolonger ou s'il sent des réticences chez son interlocuteur, il peut proposer de rappeler plus tard au moment où l'interlocuteur sera libre.

A Internet, l'offre d'informations est colossale, encore faut-il savoir trier. Toutes les informations ne sont pas bonnes à prendre. Les informations doivent être vérifiées et recoupées.