L’erreur fatale des Noirs : attendre de l’aide

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L’un des plus grands drames de l’histoire contemporaine des peuples noirs, c’est le sentiment d’attentisme qu’ils ont profondément enraciné dans leur mentalité collective. Ils attendent. Depuis des décennies, voire des siècles, les Noirs attendent. Ils attendent qu’on les aide, qu’on les sauve, qu’on les guide, qu’on leur tende la main. Cette erreur, trop souvent ignorée, constitue pourtant le frein majeur de leur développement.

Dans un monde où les rapports de force commandent, les Noirs sont restés en marge. Non pas parce qu’ils manquent d’intelligence, de créativité ou de ressources, mais parce qu’ils ont échoué à croire en eux-mêmes. Ils doutent de leur propre puissance. Ils n’osent pas penser qu’ils peuvent eux-mêmes résoudre leurs problèmes, construire leurs infrastructures, financer leurs projets, organiser leurs sociétés. Résultat : chaque tentative d’initiative est fragile, hésitante, vouée à l’échec. Pourquoi ? Parce que les leaders, souvent porteurs de bonnes idées, se retrouvent seuls, abandonnés. Aucun soutien populaire, peu de moyens, pas de mobilisation. Les autres attendent : “Qui viendra nous aider ?”.

Cet attentisme a pénétré jusque dans les sphères les plus élevées de la société noire. La majorité des projets portés par les États africains ou les élites noires ne sont conçus que dans l’espoir d’attirer des bailleurs de fonds étrangers. Ils ne naissent pas d’un réel désir d’autonomie ou de souveraineté. Ils sont des appels à l’aide camouflés. Or, qui attend l’aide des autres, finit par se soumettre à eux. Le monde ne fonctionne pas sur la base de la charité. Ceux qui viennent soi-disant “aider” ne le font jamais sans intérêt. Derrière chaque financement, il y a une stratégie, un objectif de contrôle, une volonté d’accès aux ressources.

C’est d’ailleurs pour cette raison que les Noirs sont aussi croyants. Ce n’est pas tant une foi éclairée qu’une espérance désespérée. Ils attendent un Dieu, un messie, un marabout, un miracle. Leur mentalité s’accommode bien des religions messianiques — christianisme et islam — qui promettent l’arrivée prochaine d’un sauveur. Cette attente mystique, en réalité, reflète leur incapacité à se voir eux-mêmes comme des artisans du changement. Ils veulent que quelqu’un d’autre règle leurs problèmes, et cela les rend vulnérables à toute forme de domination.

Ce que les Noirs ne comprennent pas, c’est que personne ne viendra les aider. Le monde ne fonctionne pas ainsi. Les “partenaires” étrangers viennent en Afrique pour leurs propres intérêts. Ils investissent pour prendre, non pour donner. L’aide internationale est un outil d’influence, une méthode douce de contrôle. Le continent regorge de ressources, et chacun veut sa part. Mais ce que les Noirs offrent, ce n’est pas une résistance, c’est une main tendue. Une main vide.

La même logique de mendicité anime nos dirigeants. Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) est un exemple frappant. Pensé comme un plan ambitieux de développement du continent, il a reposé sur un postulat dramatique : le financement extérieur. Ce projet a échoué parce que les “partenaires” n’ont pas répondu. Un continent entier a cru qu’il suffisait d’attendre l’argent des autres pour se développer. Voilà l’ampleur du mal.

Tant que les Noirs n’auront pas compris qu’ils sont seuls, ils resteront en bas de l’échelle mondiale. Tant qu’ils ne se verront pas comme le centre de leur propre destinée, ils resteront les spectateurs de leur histoire. Ils doivent se réveiller. Comprendre que rien ne viendra d’ailleurs. Qu’il n’y a ni sauveur, ni bienfaiteur, ni miracle. Il n’y a que la volonté, l’organisation, le travail, l’unité.

Le monde est implacable. Il n’épargne pas les faibles. Les peuples qui avancent sont ceux qui croient en eux, qui agissent, qui investissent en eux-mêmes. Si les Noirs ne changent pas de mentalité, s’ils n’enterrent pas définitivement cette culture de l’attente, ils resteront les éternels assistés du système mondial. Ils ne compteront jamais.

Il est temps de comprendre que l’avenir de l’Afrique n’est pas entre les mains d’un bailleur, d’un prophète ou d’une ONG. Il est entre les mains des Africains eux-mêmes.