L’affiliation des vacataires à la CNPS est un impératif catégorique
Ils sont nombreux les compatriotes qui arrivent à l’éducation par hasard et y font carrière. Mais très peu sont ceux qui pensent se faire immatriculer à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) pour bénéficier des allocations familiales ou de la pension retraite.
Arrivé comme vacataire il y a 23 ans, M.Mamoudou Bouba est en train de finir sa carrière au lycée de Ntourou. Mais il ne bénéficiera jamais, ni d’allocation familiale, ni de pension retraite. Et pour cause ? Il croyait, pendant les dix premières années de sa carrière, qu’il pouvait se faire une carrière plus reluisante ailleurs. C’est dans ce climat d’attentisme qu’il a atteint la limite d’âge d’accès à la fonction publique, et aujourd’hui, il doit rentrer au quartier suite à l’affectation enfin d’un enseignant de sa spécialité. Un flou artistique autour de la carrière des vacataires
Combien sont nos vacataires qui savent qu’avec 180 mois de cotisations, un travailleur bénéficie d’une pension retraite ? Et pourtant, c’est le minimum de temps de travail qu’il faut, soit quinze années de service, aussi bien pour le fonctionnaire que le travailleur privé ou public. Les vacataires dans nos établissements publics sont des travailleurs ayant un employeur. Cet employeur pour nos établissements publics est bien déguisé.
Les chefs d’établissements qui utilisent ce personnels disent ne pas être les employeurs et que c’est plutôt l’APEE (Association des parents d’élèves et enseignants), une association privée, qui serait le véritable employeur. On voit là l’Etat camerounais qui fait dans la roublardise. En France, Grande Bretagne, etc. les enseignants des établissements privés catholiques ou protestants sont payés par les deniers publics. Et au Gabon tout près de nous, l’Etat s’occupe de la solde des enseignants des lycées privés. Chez nous, le Ministre des Enseignements Secondaires pulvérise les chefs d’établissements de circulaires tous les ans, pour aider ceux-ci à contenir les parents qui revendiqueraient l’application du decrét n°041 /2001 du 19 février 2001 portant organisation des établissements scolaires, qui dispose clairement en son article 48(2), qu’en dehors des frais exigibles, aucune contribution matérielle ou financière ne peut être exigée d’un élève. Ces parents constitués en cette association désormais à caractère national, se transforment en une structure de financement de l’école. Il faut bien que les APEE, d’accord partie avec l’Etat, ci-devant représenté par les établissements scolaires publics, s’entendent pour assurer la pension retraite à ce personnel qui aide l’Etat à assumer l’une de ses fonctions régaliennes, à savoir éduquer la population.
Conduite à tenir
Pour être immaticulé à la CNPS, les vacataires d’un établissement dressent une liste avec les contacts téléphoniques individuels et la dépose auprès du responsable CNPS de leur localité. Celui-ci se charge de rencontrer l’employeur pour les modalités pratiques. Aucun travailleur ne peut être tenu à l’écart de cette procédure d’immatriculation.Tout employeur qui n’engage pas la procédure d’immatriculation d’un travailleur dans un delai de trois mois après le recrutement est en violation de la loi. La balle est dans le camp des vacataires qui ont enfin leur avenir à défendre avec toujours à leur côté, le SECA.