A quoi servent nos ENIEG / ENIET ?

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L’année 1996 a marqué la fin de l’hibernage et nos ENI ont repris vie. C’est ainsi que ENIEG et ENIET ont rouvert leurs portes aux nombreux concitoyens qui souhaitaient consacrer leur vie et leur carrière à l’éducation des enfants. En général, ils en ressortent nantis du CAPIEMP ou du CAPIET, diplômes professionnels qui attestent qu’ils sont aptes à enseigner. Tous s’attendaient alors que le décret du 05 décembre 2000 portant statut particulier des fonctionnaires de l’éducation nationale et signé du Président de la République mette fin aux hésitations et aux balbutiements du MINEDUC à l’égard de ces enseignants. Curieusement jusqu’à ce jour, quelques-uns seulement ont bénéficié de l’intégration dans la fonction publique de l’Etat telle que prévu dans les articles 23 et 51 dudit décret. Beaucoup par contre vivent une véritable marginalisation depuis tant d’années passant par des grades et des noms d’oiseaux inventés par les responsables du MINEDUB. On a ainsi eu des MP, des IVAC et actuellement on parle des ICO, IC1, IC2, ICn… sans compter qu’au moins quatre générations d’instituteurs formés, soit près de 50 000 personnes nantis de ce précieux parchemin sont tout simplement des chômeurs dans les rues, manquant de travail alors que nos écoles ont un déficit criard en enseignant.

En zone rurale, les écoles où seul le directeur émarge sont monnaie courante. Situation paradoxale et ironique d’un pays où les enseignants manquent de travail tandis que les écoles manquent d’enseignants. Même les esprits les plus endormis se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond et la seule question qui surgit devant autant d’incongruité est : A quoi servent nos ENIEG et ENIET ? Est-ce une machine à former des marginalisés, des méprisables, des chômeurs et des laisser pour compte ? Nous pensons que le moment est venu de faire cesser les brimades dans l’enseignement. "Retrouver le feu sacré" pour tous ces techniciens du savoir c’est avant tout être intégré dans la fonction publique de l’Etat où leur CAPIEMP ou CAPIET leur donne accès. Corriger rapidement cette injustice aplanirait le sentier qui mène à l’émergence que nous espérons pour 2035.

 

Article tiré de La tribune de l’éducateur, le journal officiel du Syndicat des Enseignants du Cameroun pour l’Afrique.