Résumé de l’ouvrage : ESSAI SUR LA PROBLEMATIQUE PHILOSOPHIQUE DANS L’AFRIQUE ACTUELLE

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I-                   Existe-t-il une philosophie africaine ?

 

 Avec la science et la technologie, nous accédons à la spécificité européenne, au secret de sa puissance. Malgré le fait que la philosophie se soit plusieurs fois dressée contre la technologie et la science, elle demeure le moteur de ces disciplines, leur âme. En science comme en philosophie, c’est la raison qui est à l’œuvre. C’est cette raison que les idéologues de l’impérialisme refusent de partager avec d’autres peuples. Lévy Brühl soutient que les sociétés inférieures (africaines et australiennes) sont dotées de mentalités prélogique et mystique, différente de la logique propre à l’homme civilisé d’Europe. La Chine et l’Inde ont atteint un niveau plus élevé. Mais pour Lévy Brühl, la science chinoise n’est qu’un effroyable fatras, et l’Inde n’a rien produit qui ressemble aux sciences de la nature européennes. Emile Brehier engage la rédaction de l’histoire générale de la philosophie. Il sollicite Masson-Oursel. Mais ce dernier voit à l’Egypte pharaonique la terre natale de la philosophie et parle du pseudo miracle grec. Emile Brehier ne parvient pas à le contredire en voulant rattacher à l’Europe la terre natale de la philosophie. Une décennie après Masson-Oursel, le père Tempels publie La philosophie bantoue où il soutient l’existence d’une philosophie bantoue. Les réactions positives et négatives qui suivaient les publications de Placide Tempels, de Masson-Oursel et d’Emile Bréhier témoignaient un malaise dans la philosophie. Gusdorf fait des mises au point et rappelle que la philosophie n’apparait qu’au sommet d’un processus évolutif marqué de coupures qualitatives :

a-    Le premier âge de l’existence, celui de l’instinct, appartient au monde animal, régi par des pulsions biologiques, armé d’automatismes organiques rigides. Une première coupure intervient lorsque les impulsions cessent d’être en prise directe avec le monde, lorsque la réaction est différée et que la distance ainsi aménagée entre l’être de besoin et l’objet du besoin devient le lieu d’élaboration d’une riposte pensée. C'est alors qu'émerge l'instrument qui vient s'interposer entre les organes et le monde, ainsi que le langage par la vertu duquel les choses sont réduites à une existence figurative, et deviennent par-là toujours disponibles et plus maniables. Le monde que ces possibilités font surgir est celui du mythe.

b-   Le deuxième âge est celui du mythe. Avec le mythe, l'homme crée la première culture, humanise le monde. Mais l’univers mythique devient une suite de répétitions et de rituels et s’oppose à la critique qui est le fondement de la philosophie.

c-    Le troisième âge est celui de la philosophie. Le passage du mythe à la philosophie se fait avec les Etats centralisés. Le passage d’une étape à l’autre marque une révolution.

 

Cette logique retire à la Grèce la paternité de la philosophie et la cède à l’Egypte pharaonique. La philosophie nait où la pensée devient l’absolu, le fondement, la racine de tout. L’homme devient homme quand il réalise qu’il est raison et liberté, quand il a conscience de ce qu’il est en soi. Liberté et raison ne servent à rien à un homme non cultivé et à un enfant. La philosophie ne se rencontre que là où il y a liberté politique. Pour Hegel, la Grèce était le pays du début de la liberté politique et aussi celui du début de la philosophie. Le problème de l’appartenance de la philosophie cache celui de la hiérarchisation des civilisations et des sociétés. Cette hiérarchisation justifie moralement la répression militaire des civilisations fortes sur les civilisations faibles.

II-                La philosophie Africaine dans le sillage de la négritude

 

L’occident nous a dominé. Ses idées dominantes sur nous sont aussi celles de sa domination sur nous. La première expérience du colonisé après l’effondrement de son univers fut l’éblouissement par le monde occidental aperçu dans l’éclat aveuglant de sa victoire. La volonté du colonisé était de s’échapper de son univers dévalué et vaincu pour se jeter dans celui de son oppresseur : c’est l’assimilation. Mais l’occupant l’excluait de son univers. Il ne lui restait plus qu’à fonder ou à refonder son monde sur ses propres valeurs : Ce fut le temps de la négritude.  Elle insiste sur l’originalité et la revalorisation des cultures africaines. C’est dans cette logique que s’engage la recherche d’une philosophie typiquement africaine, différente de la philosophie européenne. Parmi les têtes de proue, nous avons :

-  Alassane N’daw qui précise : «  une première déclaration d’indépendance se fait jour par l’intention de fonder une philosophie de l’homme africain qui montre que cet homme ne peut être conçu comme accident d’une substance qui serait l’européen. » Il poursuit : «  La revendication d’une dignité anthropologique constitue l’un des pôles de cette pensée militante qui a pris conscience qu’elle n’aura de chance de dévoiler l’essence de l’homme noir qu’autant qu’elle pourra le considérer comme producteur d’œuvres culturelles, de philosophie et d’esthétiques ». La méthode de nos auteurs consiste à partir d’une révision de la notion même de philosophie, révision qui revient à son élargissement de manière à pouvoir y comprendre les modes de pensée propres à l’africain. Cette philosophie consiste à se livrer à une interprétation de toutes les œuvres culturelles africaines, d’en dégager les caractéristiques générales qui seraient présentées comme la philosophie africaine.

-  Pour Basile Fouda, philosopher c’est interroger le monde pour le comprendre et l’expliquer, l’organiser et le totaliser. La philosophie selon cette logique demeure indiscernable de n’importe quelle forme culturelle : mythe, religion, poésie, art, science. Pour Basile Fouda, il faut cerner le lien qui assure la cohésion de tous ces éléments (religion, art, poésie, mythes, proverbes…), leur structure d’ensemble. Ce lien, c’est la philosophie négro-africaine dans sa spécificité. Donner à la philosophie et à la culture la même extension revient à soulever le problème de l’universalité de la philosophie, puisque l’anthropologie et l’ethnologie culturelles ont montré que toutes les sociétés ont une culture.

 

Pour les ethnophilosophes, la philosophie européenne suit l’esprit prométhéen, la volonté de dominer le monde. Alasane N’daw écrit : « cette mentalité prométhéenne l’entraine dans une course illimitée vers un savoir et un pouvoir qui le plongent dans une insatisfaction permanente face à des résultats acquis. » Pour lui, l’Africain au contraire vit en communion avec la nature dans un sentiment d’équilibre et d’harmonie entretenus grâce à un ensemble de techniques et de rites compensateurs. Basile Fouda appui : «  Le nègre n’a nulle vocation à dominer le monde. », « il ignore la dictature de l’argent », «  L’unique souci de la philosophie fut, est et sera forcément une herméneutique du sens de l’homme et de l’univers par référence à Dieu, père de l’existence. » Pour N’daw, la pensée africaine est « une passion militante ouverte certes, disponible sans doute, mais apte à se défendre contre tout ce qui peut porter atteinte à son intégrité ». Basile Fouda poursuit : «  La philosophie nègre doit se transmettre à travers les âges comme un héritage à recevoir, à défendre et à incarner pour atteindre l’existence authentique ».

 

       Déterrer une philosophie africaine certifie que nos ancêtres ont philosophé, mais sans philosopher à notre tour. La philosophie ne commence qu’avec la décision de soumettre l’héritage philosophique et culturelle à une critique sans complaisance. Pour le philosophe, aucune donnée, aucune idée, aussi vénérable soit-elle n’est acceptable avant d’être passé au crible de la pensée critique.  L’ethnophilosophie trahit en même temps l’ethnologie et la philosophie. L’ethnologie décrit, expose, explique. La philosophie argumente, démontre ou réfute. Ce qu’un philosophe propose est le résultat d’un débat contradictoire. Il fait appel à la raison, à la pensée critique et non à la peur et à la confiance. L’ethnophilosophie, elle, glisse dans les exposés théoriquement descriptifs et objectifs des opinions métaphysiques non critiquées et les soustrait par-là à la critique philosophique. C’est une théologie qui ne veut pas dire son nom. Elle altère et défigure la réalité traditionnelle en y introduisant secrètement des valeurs et des idées actuelles pouvant être tout à fait étrangère à l’Afrique : Ceci est appelée la retrojection. L’ethnophilosophie est la voie de la facilité. En refusant l’enquête de l’ethnologie, elle ne peut pas enrichir notre connaissance par des documents neufs solidement établis. Ses idées qui ne respectent pas la critique philosophique sont figées et ne sont susceptibles d’aucun développement.

 

III-             Pour une nouvelle orientation philosophique en Afrique

 

Pour ouvrir la voie à un développement philosophique en Afrique, il faut que, résolument, nous nous détournions de l’ethnophilosophie, de sa méthode et de sa problématique. Notre but doit être de parvenir à une saisie et à une expression philosophiques de notre être dans le monde actuel et à une détermination de la manière de la prendre en charge et de l’infléchir dans une direction définie par nous-mêmes. Une philosophie africaine (ethnophilosophie) arrachée à la nuit du passé ne peut résoudre notre problème philosophique actuel, à savoir l’effort d’élucidation de notre actuel rapport au monde. L’ethnophilosophie, s’inscrivant dans le sillage de la négritude, doit être dépassée comme la négritude elle-même. Les deux se situent dans la revendication d’une dignité anthropologique propre. Il s’agit de déterrer une philosophie africaine propre pour la brandir devant les négateurs de notre dignité anthropologique. Ce sont des mouvements coloniaux de revendication qui sont d’essences revendicatives. Leur lutte a pour but d’appuyer les revendications et se ramènent au droit à l’initiative historique, à l’indépendance. C’est pour cela que les luttes de libération nationale s’achèvent autour d’une table où le colon reconnait au colonisé le droit à l’indépendance.

L’enjeu ne peut plus être pour nous la reconnaissance d’un droit, mais l’exercice de ce droit. L’heure des chicanes sur les textes juridiques est close, ainsi que celle des revendications pour la reconnaissance de notre dignité anthropologique. Le droit d’être nous-mêmes étant acquis, il faut passer à autre chose. Le rappel de notre richesse, de notre grandeur, l’originalité de notre culture n’était que la promesse de ce dont nous serions capables si nous avions la responsabilité de nous-mêmes. Or le temps passe et nous ne parvenons pas à le faire. Ce sont nos insuffisances qui s’imposent à présent à notre grandeur, et non plus nos richesses et nos possibilités. Ce sont nos lacunes qui furent responsables de notre défaite. On ne peut espérer édifier toute une civilisation, faire surgir tout un monde en se payant des mots. Il faut payer de son être même. La volonté d’être nous-mêmes nous accule finalement à la nécessité de nous transformer en profondeur, de nier notre être intime pour devenir l’autre. Ce qui nous ramène au point de départ de notre affrontement avec l’occident. La défaite infligée aux peuples coloniaux par l’occident résidait dans une profonde différence de cultures.

S’emparer du secret de l’occident revient à connaitre à fond sa civilisation, identifier la raison de sa seule puissance et l’introduire dans notre propre culture. Pour cela notre culture doit être révolutionnée de fond en comble. Il faut rompre avec elle, avec notre monde passé qui n’a pu résister à l’Europe. Reconstituer le passé c’est courir le risque de maintenir cette faille et nous conduire à la perte. Nous qui avons longtemps travaillé pour les autres, devons nous mettre à notre propre service. Nous devons assumer notre passé, le valoriser et en être fiers. S’affirmer c’est entrer en conflit avec les forces qui nous écrasent. Nous ne pouvons pas sortir victorieux de ce combat si nous n’avons pas maitrisé le secret en vertu duquel nous sommes encore dominés malgré notre souveraineté formelle. Nous devons devenir comme l’autre, semblable à l’autre, et par là incolonisable par l’autre. Ce choix dramatique entre l’essence du soi et sa destruction au profit de l’autre s’est imposé à tous les peuples qui durent affronter la puissance de l’occident. En Chine, le mouvement du 4 mai est considéré comme le pionnier de la Chine moderne.  Il a remis en question des aspects fondamentaux de la philosophie du confucianisme, fait venir en Chine les grands philosophes européens pour tenir des conférences et faire des cours sur la philosophie européenne. Les peuples qui ont décidé de perdre leur essence afin d’assimiler le secret de l’occident impérialiste se retrouvent en demeurant eux-mêmes. Ceux qui au contraire ont voulu préservé leur originalité, leur être profond, sont en train de se perdre en les perdant.

C’est dans le radicalisme que l’homme affirme avec le plus d’éclat son humanité. La révolution est le feu ardent où sont consumés les éléments morts et caduques du passé, du patrimoine culturel pour ne laisser subsister que les forces vives, celles qui interviennent encore pour relever le défis du temps et assurer un rapport normal au monde. La révolution fait mieux que nous restituer notre passé, elle nous restitue notre humanité, fondement de notre passé. Elle n’abolit pas le passé, mais la dictature du passé. Par elle, le passé est mis à notre disponibilité au lieu que nous soyons à la disposition du passé. Le trait fondamental que nous avons avec nos ancêtres est qu’ils furent créateurs comme nous. En devenant comme les Européens, nous nous rapprochons le plus de nos ancêtres, en devenant ce qu’ils étaient aux plus hautes époques de leur histoire, créateurs et libres.

Toute révolution est auto-révolution. L’ardeur destructrice que le révolutionnaire dirige contre l’univers qui l’opprime, il dirige la même ardeur contre lui-même. L’aspect décisif de la praxis radicale qui assure la continuité historique c’est l’intervention des masses populaires. La radicalisation d’un mouvement révolutionnaire équivaut à l’extension et à l’approfondissement de son enracinement dans les masses populaires qui doivent jouer un rôle actif et non constituer une simple masse de manœuvres. Leur relation avec l’avant-garde révolutionnaire exige un authentique dialogue, un échange permanent d’expérience.

Aucun développement culturel d’envergure ne sera possible en Afrique avant qu’elle n’édifie une puissance matérielle capable de garantir sa souveraineté et son pouvoir de décision non seulement dans le domaine politique et économique, mais aussi dans le domaine culturel. Notre infériorité matérielle met notre culture à la merci des puissances de notre temps. C’est seulement en édifiant une puissance comparable aux grandes puissances de notre temps, et donc capable de résister à leur agression éventuelle et à leur impérialisme que nous aurons le pouvoir et les moyens de nous affirmer comme monde autocentré politiquement, économiquement et spirituellement. Au lieu de lutter pour notre originalité, nous devons chercher les voies et moyens de la puissance comme condition d’affirmation de notre humanité et de notre liberté.

Notre liberté, c’est-à-dire l’affirmation de notre humanité dans le monde actuel passe par l’identification et la maitrise du principe de la puissance européenne. Si nous ne devenons pas puissants comme l’Europe, jamais nous ne pourrions sérieusement secouer le joug de l’impérialisme européen. Nous adoptons une attitude d’ouverture à l’égard de la civilisation européenne pour nous libérer de la civilisation européenne. Dans notre quête du secret de la puissance européenne, c’est la philosophie européenne qu’il convient d’interroger pour trouver ce qui nous manque.

 

IV-             Le concept européen de la philosophie et nous

 

La philosophie et la science s’opposent à toute autorité au-dessus d’elles. Elles ont le même critère de vérité, la même forme. Pour Hegel, tout ce qui doit avoir pour l’homme quelque valeur doit se trouver dans sa pensée. La philosophie entre en contradiction avec la religion dont la vérité vient de l’extérieur et s’impose à l’homme. Le contenu de la religion est donné et considéré comme au-dessus de la raison humaine. La religion estime que la raison humaine est limitée et incapable de découvrir par elle-même des vérités, qui doivent lui être révélées de façon mystérieuse ou surnaturelle.

Dire que la philosophie est la pensée libre, infinie, n’admettant comme point de départ et comme principe qu’elle-même, c’est la poser comme absolue et rivale de la religion qui occupait la même position. Pour éviter la collusion on a proposé que la philosophie ait sa vérité, et la religion la sienne. Mais la philosophie et la religion se sont opposées à cette double vérité. Hegel exclut aussi de la philosophie proprement dite ce qu’il appelle la philosophie populaire, celle qui s’appuie, non sur la pensée se critiquant elle-même, mais sur l’intuition et le sentiment intérieur. Les représentations immédiates, les sentiments intérieurs étant acceptés sans examen, dès leur révélation, constituent encore une sorte d’autorité : l’autorité intérieure de la conscience et du cœur. Tout se fonde sur l’instinct moral, le sentiment du droit ou du devoir. Le recours au sens commun, à la pureté de la conscience ou à l’innocence du cœur comme fondement ultime des vérités avancées par la philosophie populaire ruine en fait toute possibilité de dialogue et d’accord entre les hommes.

La philosophie prend pour objet le monde et les droits de la nature humaine. C’est pour cela qu’elle est appelée la sagesse du monde. Elle touche le monde sensible, le divin, l’autorité, l’Etat… Par la science et la philosophie selon Bacon et Descartes, l’homme doit non seulement mieux maitriser le monde, mais développer sa puissance sur lui pour l’aménager à son profit, et se libérer de la nécessité du besoin. Si la philosophie moderne européenne se préoccupe prioritairement de développer l’emprise de l’homme sur le milieu physique, alors elle pourrait bien constituer le domaine privilégié de la culture européenne qu’il importe d’explorer avec soin afin de percer le secret de la victoire de l’Europe sur nous et découvrir la voie de notre libération. Ce n’est pas en nous accrochant à notre essence et à notre passé que nous pourrons recouvrer l’autonomie culturelle. L’ethnophilosophie, la négritude senghorienne dissimulent et couvrent la dégradation et la démolition de nos cultures par le néocolonialisme. Nous entendons montrer l’urgence et la nécessité de révolutionner nos cultures de fond en comble pour éviter leur disparition pure et simple et rendre possible leur renaissance et leur rajeunissement parce que la philosophie européenne, en raison  de sa parenté étroite avec la science et la technologie semblent être à l’origine de la puissance européenne. Elle nous aidera à opérer la révolution des mentalités qui conditionne l’édification de notre propre puissance. La liberté qui caractérise la philosophie européenne rejoint notre projet : une Afrique libre dans un monde libéré. Il ne s’agit pas d’une soumission à l’Europe. La philosophie européenne prend place dans un projet qui est le nôtre, et elle devient aussi nôtre, parce qu’elle est à notre disposition. Nous la soumettons à la dialectique de nos besoins.

 Une fois le projet explicitement formulé, rien n’empêche, pour sa concrétisation, de tourner le regard vers le passé pour apprécier par nous-même, à la lumière de notre nouvelle perspective, notre contribution et celle de l’Europe au développement de la pensée en général. A l’égard des lacunes et des faiblesses de nos cultures, la rigueur et la sévérité doivent remplacer la complaisance, parce que cette dernière attitude engendre l’autosatisfaction factice et la stagnation dans notre présente condition de dépendance et d’humiliation.

C’est au philosophe africain de retracer l’histoire de notre pensée. C’est à lui par exemple de confirmer si le Zénon, fondateur du stoïcisme, était d’origine africaine et si sa pensée doit quelque chose à l’Afrique. Le philosophe africain doit chercher les œuvres philosophiques africaines de la période des grandes universités en Afrique de l’Ouest. Les Africains doivent chercher les œuvres d’Anthony William Amo, qui a enseigné dans les universités allemandes et les apprécier, celle de Blyden, la littérature orale.