Nous allons tous payer le prix de la mauvaise formation
Aujourd’hui au Cameroun, il ne faut plus seulement avoir peur de la maladie. Il faut aussi craindre ceux censés nous soigner. Car de plus en plus de vies s’éteignent non pas à cause d’un mal incurable, mais à cause d’une injection ratée, d’un diagnostic erroné, d’un médecin dépassé. Oui, dans ce pays, on meurt du paludisme. Pas faute de médicaments. Mais faute de compétence. Et ce drame quotidien a une cause bien connue : la formation bâclée.
Des hôpitaux devenus zones de risque
La situation est devenue insupportable. Tellement criarde que même les plus résignés commencent à en parler. L’hôpital, autrefois lieu d’espoir, est aujourd’hui un endroit où l’on entre avec appréhension, et d’où l’on sort vivant avec soulagement. Quand une consultation ne vire pas au cauchemar, on pousse un « ouf » comme si l’on avait échappé à un guet-apens.
Bien sûr, quelques hôpitaux résistent encore et méritent respect. Mais ils sont minoritaires. Et la vérité est brutale : la confiance du peuple en nos hôpitaux s’effondre. Lentement, mais sûrement.
Un problème de formation, pas seulement de moyens
On parle souvent du manque de matériel. Mais parlons de ce qui fait encore plus mal : le manque de formation. Lorsque les enseignants se plaignent, on les traite de capricieux. Pourtant, ils forment ceux qui demain tiendront nos vies entre leurs mains. Quand ils sont mal traités, démoralisés, privés de moyens, comment peuvent-ils former correctement ?
Ce que beaucoup n’ont pas compris, c’est que les conséquences de cette négligence nous frappent tous. Aujourd’hui, c’est un enfant qui meurt d’un palu mal pris en charge. Demain, c’est un accidenté de la route. Puis, un père de famille fauché par une erreur chirurgicale. L’ignorance devient meurtrière.
Même les barons ne sont plus à l’abri
Et il faut que cela se sache : même les hauts cadres du régime ne sont plus épargnés. Prenons l’exemple de Gervais Mendo Ze, ancien directeur de la CRTV. Un homme du système, placé à un poste de haute confiance. Il n’a pas pas été évacué en Europe pour se faire soigner. Il a dû, comme tout le monde, se contenter des médecins et de la médecine du pays. Quand il était encore tout puissant il croyait sûrement que ce sont les pauvres qui iront se soigner dans ces hôpitaux. Et il en a payé le prix fort. A son temps quand on se plaignait de la formation, il était un dignitaire du régime. Son cas sera celui des autres.
Car demain, l’Europe ne sera peut-être plus une option. Les frontières médicales se fermeront. Les cliniques étrangères refuseront de soigner ceux qui ont laissé leur propre système de santé pourrir. Et les barons devront subir ce qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer : la défaillance généralisée.
La mauvaise formation, un poison dans tous les secteurs
Ce n’est pas qu’un problème de santé. Dans le bâtiment, on le voit dans les immeubles qui s’effondrent quelques mois après leur livraison. Dans la justice, on le vit à travers des décisions absurdes rendues par des juristes formés à la va-vite. Et demain, ce sont ces juristes mal formés qui jugeront les dignitaires actuels. L’ironie est totale. Car demain les dignitaire se ce régime n' échapperont pas à la justice. Ils devront payer de leurs actes.
Un cri d’alerte, pas une attaque gratuite
Soyons clairs : cet article n’est pas une attaque contre les professionnels qui, malgré tout, se battent pour l’excellence. Il en existe, et leur mérite est immense. Mais cet article pointe une réalité générale, systémique, structurelle. Une réalité dangereuse.
Les barons du régime doivent le comprendre : ce contexte qu’ils entretiennent les rattrapera. Ils vivent comme des kamikazes, persuadés qu’ils pourront toujours s’échapper à temps. Mais nul ne fuit éternellement les conséquences de ses choix.
Conclusion : reconstruire ou sombrer
La formation est le socle de toute nation. Quand elle est sacrifiée, c’est tout le pays qui est menacé. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas une fatalité. C’est le résultat d’un choix politique. D’un mépris organisé. Et ce choix tue.
Il est temps de changer de cap. Car demain, il n’y aura plus personne à accuser. Il ne restera que les ruines d’un pays qu’on aura volontairement détruit de l’intérieur.