Introduction

Devant plusieurs lectures, il faut parfois revenir sur certains ouvrages lus. La fiche de lecture est très importante dans ce cas. Aussi, la fiche de lecture facilite la compréhension de l’ouvrage et permet aux éventuels lecteurs d’avoir le contenu global de l’œuvre avant d'engager sa lecture. Elle a donc pour but de résumer l’ouvrage ou l’œuvre, de le présenter sous ses grands traits. Il s’agit de rendre compte de façon synthétique et organisée de la lecture d’une œuvre. Dans le cadre du combat que nous menons pour une Afrique nouvelle, les notes de lecture permettent d’opérer la rupture épistémologique (au niveau de la manière de penser), et donner aux Négro-Africains des idées sur leurs auteurs et leurs œuvres. Les notes de lecture permettent aux combattants de la liberté africaine de pouvoir réviser facilement les œuvres déjà lues. Aux soldats des FARPA (Forces Armées Révolutionnaires Panafricaines), surtout aux officiers supérieurs, les notes de lecture permettent de mieux affiner leurs stratégies de lutte contre les forces contre-révolutionnaires. Les notes de lecture sont donc d’une importance indéniable pour le combat que nous menons pour une Afrique nouvelle. Plusieurs éléments entrent dans une note de lecture.

I-           L’introduction de la note de lecture

Dans cette partie, on présente l'œuvre dont on veut faire la note de lecture. Les principaux éléments qui entrent dans l'introduction sont :

- Le genre littéraire. Il s'agit de préciser s'il s'agit d'une poésie, d’un roman, d’une pièce théâtrale, des fables ou tout autre genre littéraire.

- L’édition. Ici, on précise la maison d'édition et la date d'édition. Si l'œuvre a été éditée plusieurs fois, il faut aussi le préciser.

- Le courant littéraire auquel il appartient. Ce point n'est pas très important puisqu’il y a des œuvres qui sont difficiles à situer dans un courant littéraire précis.

- La problématique de l'œuvre. Il s'agit de la question centrale à laquelle l'œuvre tente d'apporter des solutions si c’est une œuvre engagée. En cas de l’art pour l’art, la problématique ne sera pas nécessaire. La littérature africaine accorde d’ailleurs une place marginale à l’art pour l’art.

Il s'agit donc d'une brève présentation de l'œuvre. On peut aussi nommer l’auteur, mais juste en passant puisqu’on parlera de lui dans une partie de la note de lecture.

II-          L'auteur et le contexte de rédaction de l'œuvre

On commence par présenter brièvement l'auteur et le contexte de rédaction de l'œuvre, ou de l'ouvrage. II faut présenter son courant de pensée, les auteurs qui l’ont influencé, sa date de naissance et de son décès s’il ne vit plus, son parcours académique ainsi que sa tendance politique. Il faut ensuite présenter le contexte de rédaction. Il s'agit de dire les événements ou les situations qui auraient poussé l'auteur à écrire l’œuvre. Eza Boto écrit ville cruelle par exemple à une période où son pays le Cameroun est sous domination française et anglaise. Les envahisseurs étrangers ne veulent pas se mélanger avec les camerounais. Dans les grandes villes, ils ont créé des quartiers blancs et des quartiers noirs. Ville cruelle d'Eza Boto met en relief la différence entre les deux quartiers d’une même ville. Tanga sud, le quartier des envahisseurs a tous les équipements tandis que Tanga nord, le quartier des camerounais noirs est délaissé, avec tous les maux sociaux. Le contexte de rédaction est donc ce qui a déterminé l'auteur à écrire.

III-        Les personnages et l’intrigue

Ici, on présente les différents personnages et le rôle que joue chacun. On insiste sur leur caractère et comportement. Une place importante est accordée au personnage principal. On présente leur ordre d'entrer dans la narration et les relations qui les lient (familles, collègues, amis, compatriotes, camarades de parti…)

IV-             Le résumé de l’œuvre

On peut faire un résumé thématique ou un résumé analytique. Le résumé thématique consiste à résumer l'œuvre en s'appuyant sur les grandes thématiques développées dans celle-ci. Le résumé analytique consiste à résumer l’œuvre en s'appuyant sur sa progression. C’est en quelque sorte le résumé ligne par ligne. Toujours est-il, il est recommandé de faire des petits résumés au fur et à mesure qu'on progresse, et plus tard réunir ces résumés pour faire le résumé des résumés. Il faut rester fidèle à la logique de l'auteur même si on nе partage pas certains aspects de sa pensée. Le résumé donne un aperçu global de l'œuvre.

V-                Le schéma actantiel et le schéma narratif

La présentation des personnages et le résumé permettent de facilement faire le schéma narratif et le schéma actantiel de l'œuvre.

1-      Le schéma actantiel

Il présente les personnages et le rôle que chacun joue. Il y a le personnage principal qui tend vers un objectif. II y a les personnages adjuvants qui l'aident à atteindre son objectif et les personnages opposants qui  l'empêchent d'atteindre ce but. Le schéma actantiel consiste à présenter la catégorie de chacun des personnages. Mais il y a des changements de camps qui s'opèrent. Certains adjuvants deviennent opposants et certains opposants deviennent adjuvants. Il faut aussi préciser ces changements.

2-      Le schéma narratif

 Il décrit comment évolue la narration. Généralement, il y a une situation initiale, une situation calme. Puis un élément perturbateur vient créer une crise. Cette crise pousse le personnage principal à se démarquer pour tenter de la résoudre. Les péripéties sont les efforts et les actions du personnage principal pour trouver une nouvelle situation stable. Le dénouement correspond au résultat. Il peut réussir (dénouement heureux) ou il peut échouer (dénouement malheureux). La situation finale montre les personnages dans le nouvel ordre des choses. Celui qui fait la note de lecture doit donc appliquer ces schémas dans l’œuvre s’il est possible de le faire. Pas la peine par exemple de chercher à l'appliquer en poésie ou dans les  fables.

VI-             La stylistique

En lisant, il faut être sensible à la stylistique de l'œuvre. Il s'agit de présenter :

1-       La tonalité globale de l’œuvre. Il s'agit ici de savoir si l’auteur écrit pour faire rire (tonalite comique), pour susciter la pitié (tonalité pathétique), pour exprimer ses sentiments (tonalité lyrique), pour se moquer  (tonalité ironique), pour critiquer avec le comique (tonalité satirique)...

2-      Le niveau de langage. L'auteur utilise-t-il un langage familier, courant ou soutenu.

3-      Les figures de styles dominants. Il s'agit de savoir si l'auteur utilise plus la comparaison, l'oxymore, l'hyperbole, la personnification… Il utilise généralement  plusieurs figures de styles, mais met l’accent sur quelques-unes. On essaie d'interpréter ces choix. Autrement dit, ce qui justifie l'utilisation ces éléments de stylistiques.

4-      Les champs lexicaux dominants et leurs référents. On note ici la famille des mots qui dominent l'œuvre et on précise cette famille. Une œuvre comme ville cruelle est dominée par la tristesse et la souffrance. Il y'a beaucoup de mots qui renvoient à ces deux notions génériques.

VII-          La critique de l'œuvre

On tente ici de donner les limites de l'œuvre. On peut utiliser un auteur qui a abordé le même thème, mais l’a orienté autrement. On peut critiquer les personnages, trouver le personnage principal trop arrogant exemple. On peut même critiquer l’auteur lui-même, si ce qu'il écrit est aux antipodes de son comportement en société. Njoh Mouelle par exemple a écrit De la médiocrité à l'excellence où il invitait les Africains à sortir de la médiocrité, pourtant a été ministre de la communication d'un régime particulièrement médiocre et répressif.  On peut aussi critiquer la longueur de l’œuvre, la longueur des phrases.... Bref, tout ce qu'on peut reprocher à l'auteur.

VIII-       La conclusion

Il s'agit ici de redonner à l'œuvre sa valeur malgré les critiques. Il s’agit plus précisément de l'intérêt de l'œuvre, ce qu'on peut gagner en lisant l'œuvre, ce que l'œuvre nous apporte au niveau des thématiques développées, au niveau personnelle, de la littérature, de la société, de la culture… Il s'agit ici de vanter les mérites de l'œuvre. Le lecteur rappelle les thématiques développées par l'œuvre, son auteur et sa maison d’édition.

IX-             Les textes

En lisant, on peut relever les textes qu'on juge importants pour enrichir la littérature ou pour servir d'évaluation des cadets et autres. Rappelons-nous toujours que les fiches de lecture se situent dans le cadre de la rupture épistémologique, de la rupture avec la dominance de la pensée occidentale et de ses auteurs. Donc la sélection des textes permet de parvenir plus facilement à cet objectif qui nous a été fixé par la Grande Révolution Panafricaine en marche. Les textes pourront intéresser d'autres personnes. Nous pourrons aussi avoir besoin de les lire plus tard. Bien évidemment on ne recopie pas les textes dans sa fiche de lecture. On délimite juste le texte : quelques mots de début et quelques mots de fin sont suffisants. On précise la page où est tiré ce texte.

X-                 Les citations

En lisant l'œuvre, on relève toutes les citations qu'on trouve et on les relève sur le brouillon, ou bien on souligne avec un crayon, un surligneur ou un stylo à bille en fonction du document. Une fois la lecture achevée, on relève ces citations sur la fiche de lecture. Les citations sont très importantes pour la littérature et surtout pour la rupture épistémologique avec la pensée occidentale. Elle donne des citations dans tous les domaines pour pouvoir remplacer rapidement les pensées occidentales par nos propres pensées. Les citations de nos œuvres sont donc d'une importance indéniable.