position de la LIMARA au sujet des élections de février 2020
Notre position au sujet des élections de février 2020
Chers compatriotes, en Février se tiendront dans notre pays les élections municipales et législatives. Ces élections se déroulent dans un contexte de crise généralisée: crise politique, économique et socio-culturelle. Comme sur tous les évènements, la LIMARA n'a cessé de prendre le parti du peuple pour lequel il se bat depuis déjà deux ans. Notre position est donc sans équivoque: Nous n'irons pas aux élections pour supporter la mascarade.
- Aller aux élections pour gagner le parlement et infléchir le rapport de force en faveur de l'opposition?
Étant majoritaire au parlement, l'opposition peut constituer une sérieuse menace pour la dictature. Mais le régime contrôle déjà la chambre haute puisque les élections au Sénat se sont déjà déroulées. Même s'il perd l'Assemblée Nationale, il la soumettra aux décisions de la chambre haute qu'elle contrôle comme ce fut le cas avec les délégués du gouvernement des communautés urbaines. L'opposition ne peut donc pas compter sur l'Assemblée Nationale pour infléchir le rapport de force.
- Gagner des mairies pour avoir plus d'influence?
Le pouvoir des maires est assez réduit. Le vrai pouvoir de décision repose sur le Sous-préfets. Or les Sous-préfets sont nommés par le Président de la République. Le pouvoir des maires est aussi mis en péril par celui des délégués des communautés urbaines non élus.
- Des avantages?
La seule raison qui peut nous pousser, nous opposants, à aller actuellement aux élections ne peut qu'être les avantages personnels liés aux postes à pourvoir: honneur, argent, luxe, etc... Le peuple ne gagne pas. Les élections ne sont donc qu'une façades. Elles ne peuvent ni infléchir le rapport de force avec le pouvoir en place, ni aider notre peuple souffrant.
Réunis à Douala le 13 novembre 2019, nous avons réitéré les raisons qui étaient au fondement de notre parti politique: les intérêts du peuple. Nous ne participons à aucune action qui ne garantisse ces intérêts de manière claire et précise.
- Eviter la chaise vide du Social Democratic Front de 1997?
On peut reprocher au SDF d'avoir adopté la politique de la chaise vide, tout comme on peut se demander ce que la participation aux élections depuis l'indépendance à apporter au changement du Cameroun. Quelques députés de l'opposition sont insignifiants devant la majorité du parti au pouvoir. Ils n'ont aucun pouvoir de décision, ce qui les pousse souvent à troubler ou à perturber les sessions parlementaires (chants, boycotte,...) pour se faire entendre. Les plus grandes décisions sur l'amélioration des conditions de vie du peuple ont été imposées par la rue: liberté politique, liberté de la presse, liberté syndicale..., issues des crises de 1990-1992; La création du Conseil National de la Jeunesse (même si sa légitimité est en cause), la tentative de réduction des prix des denrées de première nécessité,... sont la conséquence de la grève de 2008.
- Maintenir un semblant d'unité des partis d'opposition.
Beaucoup de nos compatriotes adhèrent aux partis pour devenir Maire ou Député. Si le parti prend la résolution de ne pas se présenter aux élections, il perdra une partie considérable de ses membres. Les partis comme la LIMARA, l'UPC-MANIDEM, le CPP et le PAP qui peuvent prendre la décision de ne pas aller aux élections avec très peu de risque de perdre leurs militants sont rares. Ce sont des partis où la formation des cadres est particulièrement intense.
Si nous luttons pour notre peuple, pourquoi aller aux élections alors que ce peuple n'y gagne rien?
Nous avons donné comme condition de notre participation aux élections:
Ø Un code électoral consensuel qui donne à tous les candidats les mêmes chances. C'est le plus grand combat que nous devons mener actuellement dans l'opposition.
Ø La participation de toutes les forces politiques aux élections. Le parti au pouvoir choisit les partis politiques avec lesquels il souhaite compétir. Depuis le dépôt de nos dossiers le 03 Janvier 2018, nous n'avons toujours pas reçu le récépissé de légalisation de notre parti qui nous donne la possibilité de participer avec d'autres partis aux élections du pays. Pour le parti au pouvoir, il ne faut pas compétir avec nous. L'UPC-MANIDEM est dans la même situation que nous depuis des décennies. Pourquoi le régime nous craint-il tant? Comment aller aux élections quand le parti au pouvoir choisit ceux qu'il veut Challenger?
Ø Et la situation politique au Nord-Ouest et Sud-Ouest?
La LIMARA a toujours posé comme condition pour organiser une élection au Cameroun la résolution de la crise anglophone, la convocation d'un vrai dialogue national inclusif. Comment organiser les élections quand six (06) régions du pays subissent les assauts des groupes armés? Si aucun candidat ne peut battre campagne dans certaines régions du pays, pourquoi tenir à organiser absolument les élections?
L'opposition qui se lance dans la course électorale sortira certes avec des sièges, mais Elle ne peut battre le régime. Dans une dictature, on ne gagne pas par les élections, mais par la rue. Le régime dictatorial utilise l'arme électorale pour se maintenir, il ne peut laisser personne le battre dans son propre jeu. Paul Biya ne peut pas partir du Cameroun par voie électorale, le peuple sait cela.
Ø Faire toner la rue. L'enjeu d'une telle action est national et déterminante pour notre survie. Ahmadou Ahidjo en partant nous a cédé Paul Biya qui était un autre Ahmadou Ahidjo, un Ahidjo plus cynique qui a apporté plus de misère. Si nous ne nous organisons pas pour une transition politique au Cameroun, Paul Biya en partant nous cèdera un autre Paul Biya, peut-être plus cynique. C'est pour cela que nous nous organisons pour une transition politique au Cameroun. C'est ce qui nous a poussé à nous engager dans la plateforme politique et civile Stand-Up For Cameroun. La LIMARA a pour objectif le bien-être du peuple, et nous menons et soutenons toute action allant dans ce sens.
Tous pour la Révolution, la Révolution pour Tous !
La Coordination Nationale de la LIMARA