Pourquoi la femme africaine reste tant attachée à son frère : apologie de la femme africaine

Blog Single

Ils sont nombreux les hommes qui se plaignent que les femmes aiment leurs femmes aiment plus leur famille. Certains disent que la femme aime ses enfants et sa famille. Cette plainte est exagérée, mais elle traduit un fait social avéré. Pour mieux comprendre ce fait, il faut remonter à la condition de la femme dans la société. Elle est appelée à faire des choix souvent très difficiles. Elle est souvent plus mature que le garçon alors qu'elle vient souvent d’effleurer ses 13 ans ou 15 ans, alors que le garçon poursuit calmement ses études, elle commence à avoir des avances parfois des personnes qui ont assez d'influence sur elle comme ses enseignants, les grands frères du quartier où elle grandit. Elle doit apprendre très tôt à dire non. Elle doit trouver des astuces pour décliner des avances. Ce qui la rend plus mature. Quand elle a entre 18 et 25 ans, les avances se multiplient et elle doit pouvoir faire le tri, accepter une personne pour refuser toutes les autres.

Quand elle est encore adolescente, elle ressent la valeur de son frère. Quand elle est attaquée, c'est lui qui l'a défend. Les hommes qui courent après elle redoutent son frère. Elle apprend donc à compter sur son frère. Son frère de son côté, moralement, se fait le gardien de sa sœur. Il n'est pas tranquille quand elle souffre. Elle a donc confiance à son frère. Ce jeu de confiance ne s'éteint pas quand elle se marie. Elle marie généralement plus vite que son frère et lui retourne souvent la confiance. Elle l’assiste souvent financièrement, réfléchit sur son devenir. Elle se fait à son tour la mère de son frère. Cette situation ne peut manquer de rendre jaloux le mari qui voudrait que toute l'attention que sa femme soit portée sur lui.

La femme dans la société est plus exposée. Elle risque souvent le viol. Ceci n'arrive pas souvent à cause de la présence d'un frère. Un homme est plus craint que la femme. Les familles aiment avoir des hommes pour protéger leurs sœurs. La femme est la nation. C'est elle qui donne la vie. Puisqu’elle donne la vie, elle est moins portée à ôter la vie. Devant les situations, elle recherche constamment la paix, et elle évite au maximum les conflits. Dans une lutte par exemple, elle retient ses coups et se contente parfois de pleurer. L’homme par contre, dans une situation de colère, est souvent à jouer le tout pour le tout, ce qui fait de lui un autre craint, quel que soit son âge. En craignant l'homme, on craint de s'attaquer à sa sœur. Sa sœur qui se marie est consciente de ce fait.

Même dans le mariage, la fille de son frère. Dans les bons moments, elle peut oublier son frère. Mais quand les problèmes commencent, elle comprend encore la place de son frère. Son mari ne peut pas le faire certaines choses parce qu'il craint son frère et son père. Le père protecteur est souvent appelé à mourir. En cas de problème, de divorce ou de séparation, elle ne peut pas facilement aller chez sa sœur. Le mari de sa sœur peut ne pas apprécier cette venue pour longtemps. Là où elle va facilement c’est chez son frère, et elle est presque toujours très bien accueillie, le frère se considérant moralement comme son protecteur.

Tout comme le mari, elle doit savoir faire la part des choses entre la famille où elle a grandi, où elle a passé souvent le tiers de sa vie et son foyer, et la famille de son mari. Le mari n’échappa pas aussi à se fait. Son cas est plus difficile. Nous y reviendrons dans un autre article. La femme doit donc faire la part des choses. Si son frère n'a pas une situation économique stable, elle se bat souvent, à la limite de ses possibilités, pour l'assister. Car du bonheur de son frère dépend son propre bonheur. Plus son frère est aisée, plus elle est respecté dans son foyer.

Si l’homme éprouve souvent un léger blocus avec les enfants de son frère, il considère ceux de sa sœur comme ses propres enfants. D'ailleurs, dans la conception originale des sociétés nègres, c'est l'enfant de la sœur du roi qui lui succède au trône, pas son propre enfant. Dans l'Égypte antique, le Ghana, le Mali et presque toutes les civilisations nègres n'ayant pas eu une forte influence occidentale, c'est l'enfant de la sœur du roi qui lui succède.

Ce lien avec son frère, loin de déstabiliser son couple, le stabilise. Le mari de son côté, exprimant certes une jalousie voilée, tire avantage de ce lien. Il est rassuré qu’en cas de décès ou de problèmes, ses enfants seront sous la protection de son beau-frère. D'ailleurs, les enfants s’attachent généralement plus à leur famille maternelle qu’à leur famille paternelle.

En tant que révolutionnaires, nous ne pouvons qu’encourager ce lien afin de mieux stabiliser la société et faire rayonner notre culture propre.