Interview du chargé de la communication de la LIMARA au groupe More youth in politics
Tcheulibou Ghislain : La fin de la décennie 2010-2020 aura sans doute été une période très marquante dans l'histoire politique de notre jeune nation. Ceci du fait d'une part des élections présidentielles très agitées (du point de vue de la campagne électorale et du contentieux post électoral) tenues le 07 octobre et d'autres part de l'activité politique de figures nouvelles telles que l'honorable Cabral Libii et le Pr. Maurice Kamto. Cet état de chose n'a pas manqué de réveiller ou de susciter dans l'esprit de plusieurs camerounais, jeunes comme vieux, un goût nouveau de la chose politique. Toutefois, force est de constater que plusieurs formations politiques restent méconnues voire du grand public. C'est l'exemple de la LIMARA qui pourtant du point de vue idéologique mérite que l'on s'y intéresse tout particulièrement puisqu'elle inscrit son action dans la libération identitaire, culturelle, politique et économique de l'Afrique. A cet effet nous recevons ce soir M. Djoumene Kemet, responsable de la communication du parti politique la LIMARA. M. Djoumene bonsoir
Djoumene Mopi Kemet : Bonsoir chers compatriotes ! Merci d'accueillir la LIMARA dans votre forum.
Tcheulibou Ghislain : Vous êtes responsable de la communication de la LIMARA et par ailleurs responsable régional de l'ouest de Afrocentricité International. Avant de commencer, pouvez-vous nous parler de l'Afrocentricité ?
Djoumene Mopi Kemet: Merci pour cette question. Afrocentricité Internationale (AI) est une organisation internationale qui promeut la théorie afrocentrique développée par Molefi Kete Assante. Cette théorie préconise le retour à l'expérience civilisationnelle de nos Ancêtres africains pour faire face aux problèmes de l'heure et nous ouvrir au monde. Elle est née chez les Afro-américains, donc chez les descendants de nos Ancêtres déportés lors des Razzias négrières
Tcheulibou Ghislain : Parlant de la LIMARA. Que signifie ce sigle ? Où et quand est-il né ? Qui sont les fondateurs ?
Djoumene Mopi Kemet : LIMARA c'est Ligue des Masses pour la Renaissance Africaine. C'est un parti politique Camerounais. L'idée de sa création nait en fin 2016. Nous avons pris du temps pour la mûrir et la structurer. Finalement les dossiers de légalisation sont déposés le 03 Janvier 2018 aux Services du Gouverneur de Bafoussam. Son siège est à Dschang. Ses membres fondateurs sont une dizaine de militants assez dynamiques qui sont passés par plusieurs associations de la société civile : AUDA (Association pour l'Unité et le Développement de l'Afrique), ASA (Action Sociale Africaine), la LAA (Ligue Associative Africaine), l’ADDEC (Association pour la Défense des Droits des Étudiants du Cameroun), etc... Je fais fi des clubs académiques. Je suis président de la section Régionale de AI (Afrocentricité Internationale) du Cameroun.
Tcheulibou Ghislain : Êtes-vous légalisés ?
Djoumene Mopi Kemet: Pour le moment le parti fonctionne avec le récépissé de dépôt des dossiers. Le MINAT (Ministère de l’Administration Territoriale) a suspendu la légalisation des partis politiques suite à la crise postélectorale.
Tcheulibou Ghislain : Avez-vous eu des difficultés dans la légalisation de votre parti ?
Djoumene Mopi Kemet: Exactement : Tracasseries lors de la constitution des dossiers, lenteur administrative, les menaces constantes de rejet des dossiers de légalisation du parti, le refus de la dénomination première de notre parti. Nous sommes à la troisième année après les dépôts de nos dossiers et nous attendons toujours notre récépissé de législation.
Tcheulibou Ghislain : Quelle est l'idéologie de la LIMARA et en quoi elle se distingue de celle des 316 partis politiques reconnus par le MINAT au Cameroun ?
Djoumene Mopi Kemet : Notre idéologie c'est le Panafricanisme. Nous avons voulu une théorie politique spécifique à l'Afrique. La plupart des partis se définissent par rapport à l’échiquier idéologique : gauche, droite, social-démocratie, libéralisme, socialisme
Tcheulibou Ghislain : Qu'entendez-vous par panafricanisme ?
Djoumene Mopi Kemet : Panafricanisme compris comme théorie de la libération politique, économique, culturelle, spirituelle du continent Noir, du monde Noir.
Tcheulibou Ghislain : Certains partis politiques tels que l'UPC-MANIDEM sont proches de cette tendance. Pourquoi n'avoir pas simplement intégrés ceux-là au lieu de créer un autre parti ?
Djoumene Mopi Kemet: La LIMARA a opté pour une identité propre, laquelle n'entre pas en conflit avec les autres identités politiques existantes. La mutualisation des forces de l'opposition est un principe cher à notre parti. Nous travaillons avec L'UPC-MANIDEM et bien d'autres partis depuis notre création.
Tcheulibou Ghislain : Dans cette logique, quel est votre projet de société pour l'Afrique et pour le Cameroun ?
Djoumene Mopi Kemet: Merci pour la question. Au Cameroun, du point de vue économique, nous allons opérer la nationalisation de l'économie dans l'optique de renflouer pleinement les caisses de l'État pour ses projets sociaux, l’industrialisation de l'économie, la création d'une monnaie pour notre économie, l'audit de la dette extérieure, partir de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises pour bâtir une industrie solide. Au plan social, l’éducation obligatoire, la destruction du tribalisme et l’union de la patrie, la réduction du train de vie de l’Etat, répertorier et reconstruire les hôpitaux, les soins sanitaires gratuits, la reconstruction de nos lieux sacrés et de mémoire
Tcheulibou Ghislain : N'êtes-vous pas utopiques ?
Djoumene Mopi Kemet: Pour nous l'utopie fait partie de l'histoire, elle meut l'histoire des grands hommes. Les grands hommes ont fait de grandes réalisations qui au départ étaient considérées comme de l'Utopie.
Tcheulibou Ghislain : Pourquoi un camerounais devrait-il adhérer à la LIMARA et non au MRC, PADDEC, SDF, PCRN qui sont tous aussi de l'opposition ?
Djoumene Mopi Kemet: Nous ne sommes point dans une démarche conflictuelle avec nos confrères qui sont sur la scène politique depuis. Au contraire nous préconisons l'union des forces face au régime de Biya. À chaque camerounais de faire son choix.
Tcheulibou Ghislain : M. Kemet Djoumene, sortons des théories. Votre parti existe depuis 2016. Quels sont vos faits d'armes ?
Djoumene Mopi Kemet: Nous ne sommes pas adeptes de la théorie simple, monsieur le modérateur. Avec le mouvement Stand Up For Cameroon, nous avons organisé une marche pour contester les dernières élections locales. Nous donnons notre position sur toute l'actualité du pays. Nous avons mis sur pied une école des cadres pour former les futurs dirigeants du pays. Voyez-vous, nous avons rédigés plus 100 articles sur le Cameroun et l'Afrique. Nous avons l'un des projets de société les plus à même de changer rapidement notre pays.
Tcheulibou Ghislain : Donc fondamentalement vous avez la même démarche que plusieurs partis politiques existant
Djoumene Mopi Kemet : Nous sommes l'un des très rares partis qui forment leurs cadres. Nous avons fait des alliances avec plusieurs forces politiques au pays pour hâter la fin du régime. En 2018, nous avons appelé nos militants et sympathisants à voter pour un parti d'opposition contre le régime de Biya, bien sûr. Nous avons pris part à plusieurs débats pour affermir notre position sur la marche de la scène politique du pays.
Tcheulibou Ghislain : En passant, pourquoi n'avez-vous pas pris part aux élections récentes ? Est-ce du point de vu logistique ou idéologique ?
Djoumene Mopi Kemet: Nous n'y étions pas et avions appelé d'ailleurs au boycott desdites élections. Nous avons appelé à l'union des forces de l'opposition à l'effet d'exiger du régime un nouveau code électoral révisant les règles du jeu électoral. Il y avait et il y a encore la question de la crise anglophone qui nécessite un dialogue sincère. Sans oublier la situation des prisonniers politiques.
Tcheulibou Ghislain : Et les élections présidentielles de 2018 ?
Djoumene Mopi Kemet : Nous avons appelé nos militants et sympathisants à voter pour n'importe quel parti d'opposition. Nous n'avions pas précisé. Ce qui laissait le champ libre. Certains de nos camarades ont appelé à voter pour le MRC. Mais la position du parti laissait libre cours aux membres de voter pour le candidat de leur choix
Tcheulibou Ghislain : Donc vous avez aussi votez pour le Rdpc ?
Djoumene Mopi Kemet : Même par erreur cela ne peut pas arriver. Notre slogan était "Tout sauf le RDPC" Nous avons appelé à voter pour un parti d'opposition et jamais pour le parti au pouvoir.
Tcheulibou Ghislain : Aurez-vous des candidats aux prochaines élections ?
Djoumene Mopi Kemet: Pour le moment nous travaillons à la formation de nos cadres, l'implantation de notre plateforme Alliance Patriotique (AP) en vue de l'unification de l'opposition. Au moment opportun nous nous prononcerons avec clarté.
Tcheulibou Ghislain : Quelles sont vos relations avec les leaders politiques actuels ?
Djoumene Mopi Kemet : Nous n'avons pas encore rencontré tous les leaders, mais nous avons d'excellents rapports avec tous les partis pour le moment. De l'opposition anti-régime Biya bien sûr.
Tcheulibou Ghislain : Pouvez-vous nommez des partis anti Biya ?
Djoumene Mopi Kemet: Je parle des partis qui ne sont pas à cheval entre l'opposition et le pouvoir.
Tcheulibou Ghislain : Comment faire pour adhérer à la LIMARA ?
Djoumene Mopi Kemet : L'adhésion à la LIMARA est très facile. Il faut avoir 18 ans révolus comme le veut la loi. Mais nous avons des jeunes cadres que nous formons qui n'ont pas encore 18 ans, pour préparer notre relève. Il faut vouloir le changement du pays et être prêt à y contribuer. Et payer sa carte d'adhésion qui est de 2000 frs. En fonction des ressources du parti, il peut soit prendre toute la formation du cadre à sa charge, ou lui faire des demandes (cahiers, livres...) Le point le plus important est l'achat de la carte du membre. Le reste fait partir des détails.
Tcheulibou Ghislain : Avant que nous ne passions à la dernière phase de nos échanges, la LIMARA a combien de militants ?
Djoumene Mopi Kemet : Il est difficile pour un parti politique de diffuser le nombre de ses militants.
Tcheulibou Ghislain : Il est 20h, les forumistes peuvent poser les questions.
Deuxième partie : Les questions des membres du forum (forumistes)
Forumiste : Quelle différence faites-vous entre le panafricanisme et l'afrocentricité?
Djoumene Mopi Kemet : La différence n'est qu'au niveau des dénominations. Deux concepts qui ont les mêmes contenus si on s'en tient au Panafricanisme tel que formulé par Antenor Firmin, Henry Sylvester Williams, Garvey, Benito Sylvain et Martin Delani. On y reviendra dans le cadre d'une nouvelle conférence sur les origines du Panafricanisme.
Forumiste : Vous avez dit plus haut que l'éducation et la santé seront gratuites. Comment comptez-vous financer tout cela ?
Djoumene Mopi Kemet : Merci compatriote pour ta question ! La nationalisation de l'économie permettra la construction d'un État fort, doté de ressources financières devant servir dans le cadre des projets sociaux de base : eau, éducation, santé, nourriture... Les politiques économiques que nous mettrons sur pied permettront d’autonomiser le pays. Toute notre politique sociale (éducation gratuite, santé gratuite, logement gratuit, aliments moins chers) ne pourra pas être réalisable si nous ne mettons pas sur pied une politique économique solide, assurant la présence constante d’argent dans les caisses de l’Etat. Dès notre prise de pouvoir, nous poserons les bases fondamentales d’une telle économie. Nous répondons à cette question dans notre projet de société.
Forumiste : Connaissez-vous la COPA de Mbamy de Fochada?
Djoumene Mopi Kemet : Bien sûr monsieur le modérateur. La convergence Panafricaine (COPA) est une organisation sœur avec qui nous travaillons dans le cadre de la plateforme Alliance Patriotique, pour l'Unification des forces vives de l'opposition camerounaise.
Forumiste : Pensez-vous pouvoir rassembler, mieux, unir l'opposition camerounaise?
Djoumene Mopi Kemet : C'est une mission herculéenne. Les appétits égoïstes, égocentriques, nombrilistes, les conflits de leadership, la traîtrise permanente hantent notre opposition. C'est une évidence. Nous sommes déterminés à relever le défi. Il faut une unité sûre d'une bonne partie des forces vives et influentes de l'opposition pour affronter la dictature néo-colonialiste d'Etoudi.
Forumiste : Sur quelle base un parti dont l'idéologie est le panafricanisme et un autre dont l'idéologie est la social-démocratie peuvent-ils s'unir ?
Djoumene Mopi Kemet : Dans le cadre de la coalition on s'en tient tout simplement aux éléments unificateurs des différents partis, aux principes de base de leurs actions coalisées. Nous y croyons fermement. Nous sommes au travail pour cela.
Forumiste : Comment pensez-vous réussir l'AP lorsque nous savons que plusieurs ont échoué ? Par quelle alchimie comptez-vous y arriver? Une ébauche pourrait aiguiser l'appétit des leaders de l'opposition présents dans ce forum.
Djoumene Mopi Kemet : Nos prédécesseurs n'ont toujours pas échoué, même s'ils n'ont pas fini par prendre le pouvoir. Nous devons beaucoup nous inspirer de l'UPC (Union Pour le Changement) de 1992 pour sa forte mobilisation autour de la candidature de Ni John Fru Ndi. Il faut tout simplement que la coalition construite soit solide et soudée, forte et stable sur une longue durée. Nous sommes engagés dans la voie de cette coalition avec la plateforme Alliance Patriotique, le but étant de concentrer les énergies sur la préparation des élections futures.
Forumiste : La LIMARA a-t-elle les moyens de sa politique?
Djoumene Mopi Kemet : Bien sûr compatriote ! Quand on parle de moyens, plusieurs éléments entrent en jeu. Les ressources humaines. C'est le plus important. Ce sont les hommes qui provoquent le changement et rien d'autres. Et quand on évalue les hommes, c'est en qualité et en quantité. La LIMARA a des hommes hautement formés. Sur la qualité d'hommes nous avons les moyens de notre politique. Sur la quantité nous avons déjà assez d'hommes, mais nous recrutons encore. Sur ce plan financier, nous ne sommes pas au dernier rang, même comme nous luttons encore pour nous améliorer. Ce sont des hommes qui créent des richesses. Au final la LIMARA a les moyens de sa politique.
Forumiste : En quoi consiste la formation des cadres du parti ? Ou alors quels sont les modules de formation ?
Djoumene Mopi Kemet: Assez pertinent compatriote ! Notre formation des cadres visent à former un cadre capable de porter non seulement le changement du Cameroun, mais aussi l'unification de l'Afrique. D'où le Panafricanisme comme notre idéologie. Nous enseignons à nos cadres comment diriger une mairie, un État, comment anticiper une guerre interne et la gérer si elle survient. Pareil pour des guerres externes. Nous leur enseignons le Panafricanisme, l'histoire générale de l'Afrique, l'histoire du Cameroun, la gestion des entreprises publiques et parapubliques. Nous vous publierons notre programme de formation à la fin des échanges. Voilà juste une synthèse.
Forumiste : Sans autorisation expresse du MINAT (Ministère de l’Administration Territoriale), peut-on dire que vous avez une existence légale?
Djoumene Mopi Kemet : La légalisation tacite est reconnue par la loi sur la création des partis politiques au Cameroun (Après trois mois du dépôt de dossiers). Nous n'avons aucun souci à ce niveau. Nous fonctionnons depuis. Le MINAT fera son travail en temps opportun.
Forumiste : Que mettez-vous dans opportun ? Moment opportun pour vous ou pour le MINAT ?
Djoumene Mopi Kemet : Le MINAT fera son travail. Nous sommes concentrés sur le nôtre, compatriote. Le ministre de l'Administration territoriale a suspendu la légalisation des partis politiques. Le moment opportun pour lui, il légalisera. Nos dossiers ont été étudiés et aucun élément ne peut empêcher qu'on ait notre récépissé. Nous travaillons depuis. La grande UPC des Ruben Um Nyobe que nous connaissons aujourd'hui n'avait jamais eu son récépissé. Elle fonctionnait avec l'accusé de réception comme nous. Notre dossier n'a pas été rejeté. Donc il suit son cours, et le ministère sait que nous fonctionnons. Rien ne nous empêche de fonctionner. Le récépissé n'est qu’une confirmation. Sur la base du principe de la légalisation tacite nous travaillons depuis et sans difficultés.
Forumiste : La scène politique est en quelque sorte un marché. Qu'allez-vous proposer aux autres pour qu'ils partagent votre cause ?
Djoumene Mopi Kemet : La politique véritable est une lutte d'idées. Nous offrons nos idées révolutionnaires et notre détermination. Nous offrons notre grande expertise stratégique pour sortir de l'impasse actuelle et aussi venir à bout de la dictature.
Forumiste : Bonne initiative. Mais votre enseignement (école des cadres) reste tout le moins théorique.
Djoumene Mopi Kemet : J'ai publié juste une synthèse compatriote. Il y a tout un module professionnel et technologique consacré aux métiers et savoir-faire pratiques. Vous pouvez avoir le programme intégral auprès du Responsable de la formation idéologique de la LIMARA
Forumiste : Bien si demain le ministère vous annonce qu'il rejette votre dossier quelle sera la suite ?
Djoumene Mopi Kemet : Du point de vue juridique ils ne peuvent plus être rejetés. Car nous sommes au-delà des 3 mois que le gouvernement avait pour les rejeter.
Partie 3 : Synthèse de notre exposé
Un parti politique né d’une situation lamentable
- L’essentiel de notre population en chômage ;
- Les jeunes, surtout les intellectuels, fuient le pays pour trouver de meilleures conditions de vie à l’extérieur, ce qui évanouit tout espoir de développement ;
- La famine menace ;
- La déliquescence des mœurs ;
- L’aliénation culturelle très poussée ;
- L’analphabétisme élevé ;
- L’incapacité du gouvernement à remédier à ces problèmes…
Il fallait un groupe de citoyens décidés à tout braver pour donner un sens à la République.
Aux origines de la LIMARA
Ø Nous qui créons la LIMARA avons presque tous plus de 14 ans de militantisme dans la société civile ;
Ø Pour la majorité, nous avons milité dans :
- L’AUDA (Association pour l’Unité et le Développement de l’’Afrique ). Tous ceux qui ont été à l’Université de Dschang entre 2007 et 2012 nous connaissent avec l'organisation des conférences.
· Plus de 50 conférence-débat organisées ;
· Une émission radiophonique (opinions africaines) ;
· Des centaines de tables-rondes et débats…
- L'ASA (Action Sociale Africaine)
- L’ADDEC (Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun)
- La Ligue Associative Africaine (créée par nous-mêmes)
Après avoir milité et être parmi les dirigeants de toutes ces organisations, nous avions l’impression que tous nos efforts ont été vains. Rien n'avait changé à la situation du pays. Il fallait une organisation plus pragmatique. Il nous faut conquérir le pouvoir d’Etat. Pour cela il nous faut un parti politique. Les grandes victoires prennent actes lorsque des visionnaires établissent une vision et prennent une décision ferme. A un moment de l'Histoire de chaque Nation, certains hommes et femmes déterminés sortent du lot et améliorent les conditions de vie de leur peuple. C’est la décision que nous avons prise en créant un parti politique.
Ø Il nous faut contrôler l’armée et la transformer en une armée de défense du peuple. Il faut organiser le travail, éviter les fuites d’argent, unir la république. Un tel travail ne peut être fait que par un parti révolutionnaire au pouvoir.
Ø En 2014 quand nous faisons ce choix, deux problèmes se posent à nous.
Les deux problèmes de départ
- Nous sommes presque tous des étudiants, ce qui crée indubitablement le problème de finance ;
- Nous sommes presque tous dans la vingtaine, ce qui crée le doute.
La décision
- En décembre 2016, après deux ans réflexions, nous décidons de créer le parti. Nous sommes conscients que nous allons faire des erreurs, tomber, nous relever et avancer. Nous savons que rien ne sera facile pour nous.
Le premier grand débat interne : Faut-il réellement créer un parti politique ou adhérer à un parti politique déjà existant.
- Les tenants de l’adhésion à un parti existant évoquent les difficultés financières, stratégiques et organisationnelles. Il faut adhérer tous à un parti politique révolutionnaire ou progressiste. Les exemples sont donnés : UPC-MANIDEM, UPA, MANIDEM ;
- Les tenants de la création du parti évoquent l’exception de nos idées qu’il faut défendre dans un parti politique autonome qui collabore avec les autres. Il faut assumer notre identité politique ;
- Après 4 mois de débat, nous décidons de créer un parti politique autonome ;
- Le 17 avril 2017, la LIMARA (Ligue des Masses Révolutionnaires Africaines) est créée ;
- Les dossiers sont déposés le 03 janvier 2018 aux services du gouverneur à Bafoussam
De la LIMARA (Ligue des Masses Révolutionnaires Africaines) à la LIMARA (Ligue des Masses pour la Renaissance Africaine)
v Le 27 décembre 2017, nous nous rendons à la sous-préfecture de Dschang pour faire signer la lettre d’engagement. On subit un tour de passe-passe entre la sous-préfecture, la préfecture et le commissariat central de Dschang, chacun refusant de signer à cause des termes « révolutionnaires » et « masses » sur le nom de notre parti. Finalement la lettre est signée par la sous-préfecture ;
v Les services du gouverneur de Bafoussam, au lieu de 15 jours pour étudier les dossiers et les transférer au ministère de l’administration territoriale comme le précise la loi, mettent 6 mois pour le faire, après une grande pression de notre part ;
v Pour le ministère de l’Administration Territoriale, il faut retirer le dénominatif « révolutionnaires » ou les dossiers seront rejetés. Nos requêtes et demandes d’audience pour rencontrer le ministre et discuter de la question directement avec lui restent vaines.
v Après plusieurs hésitations, nous changeons notre nom. Au lieu de LIMARA (Ligue des Masses Révolutionnaires Africaines), le parti s’appelle désormais LIMARA (Ligue des Masses pour la Renaissance Africaine)
LIMARA: Un parti pour le changement du Cameroun
ü Dès notre création, nous nous sommes rapprochés des autres forces politiques pour provoquer la transition politique au Cameroun ;
ü Nous nous sommes rapprochés de l'UPC-MANIDEM avec qui nous entretenons d'excellentes relations ;
ü Nous avons échangé avec le PURS (Section du Littoral) sur les possibilités d'une coalition lors de l'élection présidentielle de 2018 ;
ü Nous avons milité dans la plateforme Stand-Up For Cameroon ;
ü Nous sommes actuellement membres de la Plateforme politique et civile Alliance Patriotique ;
ü Nous avons toujours milité et travaillé pour une union des forces pour provoquer le départ du régime tyrannique d'Etoudi ;
ü Fort d'un dynamisme incontestable, avec des idées politiques très révolutionnaires, nous agissons au quotidien pour hisser notre pays au rang des grandes puissances mondiales...
ü Avec des moyens financiers particulièrement limités, nous avons réussi à imposer notre parti comme l’un des plus respectés du pays. Avec un soutien financier, nous ferons des miracles.
Interview réalisé le 25 Avril 2020