Correction d'exercices: L'homme peut-il maitriser ses passions?

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I-           Travail préliminaire

1-      Définition des mots clés

L'homme : C'est un être doué de raison, un animal politique, un être capable de rire

Maîtriser : avoir le contrôle, dominer

Passions : Degré supérieur du désir, attachement excessif à un objet, une idée ou un être humain

2-             Reformulation du sujet : (Reformuler le sujet n’est pas remplacer les mots du sujet par les mots que vous avez définis. Reformuler le sujet c’est dire le sujet en vos propres termes. Autrement dit, si votre petit frère ou votre petite sœur vient vous demander ce que veut dire le sujet, que lui répondrez-vous ? C’est cela reformuler le sujet. C’est en quelque sorte donner le synonyme du sujet.)

Reformulation de notre sujet : L'homme peut-il avoir le contrôle sur ses passions ?

3-                      Le problème philosophique. (Après avoir reformulé le sujet, vous trouvez le problème. Le sujet n’est qu’un prétexte pour découvrir un problème philosophique et le traiter. Le problème est la question centrale du sujet. Autrement dit, c’est de quoi parle le sujet. Si je dis que: « Sali est le meilleur footballeur du monde » (mon point de vue), et que mon ami dise que Sali est un apprenti footballeur (son point de vue), tous les deux nous répondons à un problème, et ce problème c’est la performance de Sali. En disant qu’il est le meilleur, j’affirme qu’il est performant. Et quand mon ami affirme qu’il est apprenti, il estime que Sali n’est pas performant. Le problème se donne de manière déclarative. Il ne se donne pas sous forme de question.)

Problème philosophique de notre sujet. La maîtrise des passions ou bien l'impact de l'homme sur ses passions

4-                      Le plan global du sujet. Ici, l’élève trouve les parties du devoir. Il s’agit des réponses possibles au problème. En cas d’un sujet citation, la première partie est la thèse. C’est le point de vue de l’auteur par rapport au problème. On la résume en une petite phrase. En cas d’un sujet question, il est conseillé de commencer par un point de vue négatif, c’est-à-dire un point de vue qui répond négativement au problème. Mais ceci n’est pas important. L’élève peut commencer par n’importe quelle partie. Ici, il s’agit surtout de trouver la thèse, l’antithèse et la synthèse.

-          La thèse de notre sujet : L'homme maîtrise ses passions

-          L’antithèse. Ce sont les limites de la thèse. Vous devez montrer que d’autres personnes n’ont pas pensé de la même manière que l’auteur. C’est la position contraire à celle de l’auteur.

Antithèse de notre sujet : Les passions sont incontrôlables

-          La synthèse. Il s’agit de montrer que la thèse et l’antithèse ne sont pas aussi opposés que cela laisse paraitre, et qu’il peut avoir un lien ou une complémentarité entre elles. Je prends un exemple. A la rentrée, papa a dit qu’on allume plus la télévision. Maman a dit que c’est plutôt le moment de laisser la télévision allumée pour cultiver les enfants. Les deux points de vue sont opposés. La synthèse est qu’on peut allumer la télévision mais réduire les heures de visionnage. A la synthèse, on peut plutôt d’explorer d’autres manières de résoudre le problème à part la thèse et l’antithèse. Si vous n’arrivez pas à faire un lien entre la thèse et l’antithèse, tentez aussi de solutionner le côté négatif. Autrement, que faut-il pour solutionner le côté négatif (thèse ou antithèse). En faisant cela on trouve facilement la synthèse. Rappelez-vous que la thèse, l’antithèse et la synthèse sont les réponses possibles au problème philosophique.

Synthèse de notre sujet : Orienter nos passions

N.B. : Pour les sujets qui mettent en relation deux termes, ne traitez pas un terme, puis un second. Dans une première partie, il est sage de montrer les points de ressemblance entre les deux termes. Dans une seconde partie, montrez les points de divergence et dans une troisième partie, montrer la complémentarité entre les termes. Exemple : L’Etat et la force.

5-      La problématique : ensemble de questions qui tournent autour du problème pour mieux l’éclairer. Il est préférable de transformer les parties du plan en questions. En faisant la problématique, vous n’annoncez plus le plan. D’ailleurs, on n’annonce pas le plan lors d’une dissertation philosophique. La problématique annonce déjà le plan de votre devoir. Il y a plusieurs manières de faire la problématique. La première méthode consiste à faire deux questions. La première annonçant la thèse et l’antithèse, et la seconde annonçant la synthèse. La seconde méthode est de faire que chaque partie corresponde à une question. Certains enseignants n’aiment pas cette méthode. Mais elle est plus facile.

Problématique de notre devoir.

Dans quelle mesure pouvons affirmer sans risque de nous tromper que l'homme maîtrise ses passions ? Cependant, les passions ne sont-elles pas une force incontrôlable ? Ne faudrait-il pas en définitive chercher à orienter nos passions ?

6-      Plan détaillé

Thèse : L'homme maîtrise ses passions

Argument: Il se sert de ses passions pour accomplir de grandes œuvres

Citation. Hegel: « Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion »

Antithèse : La passion est une force incontrôlable

Argument : Elle rend esclave

Citation : Kant: « La passion est une maladie qui excède toute méditation »

Synthèse : Orienter nos passions

Argument : En faisant un choix raisonné des passions

Citation. Saint Thomas d'Aquin : « Les passions en elles-mêmes ne sont ni bonnes, ni mauvaises »

I-                   La rédaction du devoir proprement dit

Il est conseillé de rédiger l’introduction et la conclusion au brouillon avant de les mettre au propre. Pour le développement, l’élève peut aller directement s’il le souhaite. En allant au brouillon il peut être confronté au problème de temps et ne pas pouvoir relire son devoir à la fin.

1-      L’introduction

Il s’agit de présenter le problème philosophique que soulève le sujet en soulevant quelques interrogations (les réponses à ces interrogations vont faire l’objet du développement). L’introduction comporte 3 principales parties :

- Amener le sujet. Il s’agit de présenter le sujet dans un contexte philosophique. On peut le faire de plusieurs manières : généralités (partir du général pour aboutir au sujet), contraste (partir d’une idée contraire à celle développée par le sujet), définition (en définissant la ou les notion(s) clé du sujet), par analogie (partir d’une idée similaire à celle défendue par le sujet pour aboutir au sujet). La méthode la plus conseillée en philosophie est de le faire par contraste. Cela témoigne une grande culture philosophique de l’élève. A défaut de le faire par contraste, il est conseillé de le faire par similitude pour la même raison que la première. C’est si on ne peut pas le faire par contraste et opposition qu’on peut le faire par définition. Certains enseignants n’apprécient pas l’amène du sujet par définition des mots clés.

Introduction de notre sujet :

L'homme est un être doué de raison, un animal politique. La passion est un attachement excessif à un objet, une idée ou un animal. Demander si l'homme peut maîtriser ses passions revient à s'interroger sur le fait que l'homme puisse avoir le contrôle sur ses passions. Cette interrogation pose le problème de l'impact de l'homme sur ses passions. Dans quelle mesure pouvons-nous affirmer sans risque de nous tromper que l'homme maîtrise ses passions ? Cependant, les passions ne sont-elles pas une force incontrôlable ? Ne faudrait-il pas en définitive plutôt chercher à orienter nos passions ?

N.B. Quand vous donnez une citation, expliquez-la en une petite phrase pour la rendre compréhensible, et pour montrer comment elle va avec le sujet. En cas de sujet citation, la citation de l’auteur vient toujours en deuxième position. Autrement dit, on n’ouvre pas la dissertation par la citation de l’auteur du sujet.

2-      Le développement

Comme vous le savez déjà, elle a trois parties : la thèse, l’antithèse et la synthèse. Il y a plusieurs manières de rédiger une partie. Nous vous conseillons de faire une petite introduction partielle où vous précisez l’idée à défendre et l’argument utilisée pour défendre cette idée. Vous allez à la ligne vous développez l’idée et vous soutenez par une citation ou un exemple. Votre devoir doit avoir au moins trois citations. Toute votre dissertation est notée sur 9 points. Donc un seul argument est suffisant. Après une partie, vous devez rédiger la transition pour passer à l’autre partie. La transition résume une partie et annonce une autre partie. Des enseignants vous diront de finir une partie, aller à la ligne, rédiger la transition et sauter une ligne pour rédiger la partie suivante. Nous vous conseillons de sauter deux lignes pour passer de l’introduction au développement et du développement à la conclusion. Au développement quand vous finissez la thèse, sautez une ligne pour faire la transition, et puis sauter une autre ligne pour commencer l’antithèse. Faites pareil pour aller à la synthèse. Ceci est dans le but d’aérer votre copie et ne pas laisser le correcteur chercher seul les parties.

Développement de notre devoir

L'homme maîtrise ses passions dans la mesure où il se sert de ses passions pour accomplir de grandes œuvres.

En effet, les passions sont innées en l'homme. L'homme est un être de désir. Il est passionné. Les passions sont une force qui nous permet de surmonter les obstacles. Cette force peut être orientée vers les grandes réalisations. Toutes les grandes œuvres au monde ont été réalisées par les passionnés, qui ont su se servir de leurs passions pour apporter des œuvres grandioses à l'humanité. Que ce soient les pyramides d'Égypte, la grande muraille de Chine ou autres merveilles du monde, toutes ces réalisations ont été faites par des passionnés. C'est dans ce sillage que Hegel écrit : « Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion. »

L'homme peut donc maîtriser ses passions, en les utilisant pour réaliser de grandes œuvres. Mais les passions ne sont-elles pas une force incontrôlable ?

Les passions sont une force incontrôlable, car elles rendent esclave.

En fait, le passionné est un esclave. Il a du mal à se départir de ses passions. La passion subjugue sa raison. Il ne peut plus analyser objectivement. Un passionné amoureux par exemple ne voit pas les défauts de sa bien-aimée. Le passionné est violent et est prêt à détruire tout ce qui se tient entre son objet de passion et lui. Il ne mesure pas les dangers qui se dressent sur le chemin de sa passion. Il n’est donc plus libre. C'est ce qui pousse Kant à déclarer : « La passion est une maladie qui excède toute méditation. »

D'une part, l'homme peut donc maîtriser ses passions, et d'autre part, les passions sont une force incontrôlable. Ne serait-il pas mieux de les orienter ?

Nous pouvons orienter nos passions en faisant un choix raisonné des passions.

En effet, il y a les bonnes et les mauvaises passions. Les passions amoureuses, l'extrémisme religieux et les passions idéologiques sont de mauvaises passions, car elles divisent la société et conduisent souvent aux meurtres. Par contre, les passions pour l'éducation, pour la réalisation de grandes œuvres sont de bonnes passions, de passions à choisir car elles enrichissent la société et améliorent les conditions de vie de l'homme. C'est compte tenu de tout ceci que Saint Thomas d'Aquin a déclaré : « Les passions en elles-mêmes  ne sont ni bonnes, ni mauvaises ».

3-      La conclusion

Elle a quatre parties : Rappel du problème, bilan, ouverture de débat et votre position par rapport au débat. Mais la plupart de vos enseignants vous conseillent de faire trois parties, puisque en voulant ouvrir le débat vous remettez en cause tout le travail que vous avez fait. On va donc considérer une conclusion en trois parties. Au bilan, il est préférable de rappeler les trois parties du devoir, chaque partie avec son argument. Rappelez-vous qu’un enseignant peut lire juste votre introduction et votre conclusion et bien vous noter. A l’introduction vous lui dites ce que vous voulez faire dans la problématique. A la conclusion, vous lui rappelez ce que vous devez faire et comment vous avez fait.

Conclusion de notre devoir

Parvenus au terme de notre devoir qui portait sur l'impact de l'homme sur ses passions, nous avons vu en première partie que l'homme maîtrise ses passions dans la mesure où il se sert de ses passions pour accomplir de grandes œuvres. Dans une deuxième partie, nous avons vu que la passion est une force incontrôlable, car elle rend esclave. La confrontation de ces deux idées nous a amené à envisager en troisième partie d'orienter nos passions en faisant un choix raisonné des passions. En définitive, nous pensons que l'homme est libre et maître de tous les aspects de sa vie, y compris ses passions.

II-                Le devoir sans les explications

L'homme est un être doué de raison, un animal politique. La passion est un attachement excessif à un objet, une idée ou un animal. Demander si l'homme peut maîtriser ses passions revient à s'interroger sur le fait que l'homme puisse avoir le contrôle sur ses passions. Cette interrogation pose le problème de l'impact de l'homme sur ses passions. Dans quelle mesure pouvons-nous affirmer sans risque de nous tromper que l'homme maîtrise ses passions ? Cependant, les passions ne sont-elles pas une force incontrôlable ? Ne faudrait-il pas en définitive plutôt chercher à orienter nos passions ?

L'homme maîtrise ses passions dans la mesure où il se sert de ses passions pour accomplir de grandes œuvres.

En effet, les passions sont innées en l'homme. L'homme est un être de désir. Il est passionné. Les passions sont une force qui nous permet de surmonter les obstacles. Cette force peut être orientée vers les grandes réalisations. Toutes les grandes œuvres au monde ont été réalisées par les passionnés, qui ont su se servir de leurs passions pour apporter des œuvres grandioses à l'humanité. Que ce soient les pyramides d'Égypte, la grande muraille de Chine ou autres merveilles du monde, toutes ces réalisations ont été faites par des passionnés. C'est dans ce sillage que Hegel écrit : « Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion. »

L'homme peut donc maîtriser ses passions, en les utilisant pour réaliser de grandes œuvres. Mais les passions ne sont-elles pas une force incontrôlable ?

Les passions sont une force incontrôlable, car elles rendent esclave.

En fait, le passionné est un esclave. Il a du mal à se départir de ses passions. La passion subjugue sa raison. Il ne peut plus analyser objectivement. Un passionné amoureux par exemple ne voit pas les défauts de sa bien-aimée. Le passionné est violent et est prêt à détruire tout ce qui se tient entre son objet de passion et lui. Il ne mesure pas les dangers qui se dressent sur le chemin de sa passion. Il n' est donc plus libre. C'est ce qui pousse Kant à déclarer : « La passion est une maladie qui excède toute méditation. »

D'une part, l'homme peut donc maîtriser ses passions, et d'autre part, les passions sont une force incontrôlable. Ne serait-il pas mieux de les orienter ?

Nous pouvons orienter nos passions en faisant un choix raisonné des passions.

En effet, il y a les bonnes et les mauvaises passions. Les passions amoureuses, l'extrémisme religieux et les passions idéologiques sont de mauvaises passions, car elles divisent la société et conduisent souvent aux meurtres. Par contre, les passions pour l'éducation, pour la réalisation de grandes œuvres sont de bonnes passions, de passions à choisir car elles enrichissent la société et améliorent les conditions de vie de l'homme. C'est compte tenu de tout ceci que Saint Thomas d'Aquin a déclaré : « Les passions en elles-mêmes  ne sont ni bonnes, ni mauvaises ».

Parvenus au terme de notre devoir qui portait sur l'impact de l'homme sur ses passions, nous avons vu en première partie que l'homme maîtrise ses passions dans la mesure où il se sert de ses passions pour accomplir de grandes œuvres. Dans une deuxième partie, nous avons vu que la passion est une force incontrôlable, car elle rend esclave. La confrontation de ces deux idées nous a amené à envisager en troisième partie d'orienter nos passions en faisant un choix raisonné des passions. En définitive, nous pensons que l'homme est libre et maître de tous les aspects de sa vie, y compris ses passions.